vendredi 30 novembre 2012

Bienvenue à la Palestine !


Encore un petit effort et cela sera finalement fait : la Palestine sera bientôt accueillie à part entière parmi le concert des nations de ce monde. Depuis hier, la Palestine a un statut d'État non-membre observateur au sein de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.).
Pour accorder ce statut aux palestiniens, l'ONU a certes enfreint ses règles fondamentales. De fait, selon la charte de l'ONU, peut devenir membre de cette organisation tout État qui remplit ces quatre critères : 1) existence d'un gouvernement souverain ; 2) installé sur un territoire défini avec des frontières précises ; 3) ayant autorité sur une population permanente et 4) l'État doit être pacifique.


Le gouvernement palestinien n'est pas souverain car c'est il n'est pas reconnu – par le Hamas – dans la bande de Gaza. De fait, le Hamas a réalisé un véritable coup d'État à Gaza en 2007 en prenant le pouvoir et en expulsant violemment les membres de l'Autorité Palestinienne. À ce jour, le Hamas et l'Autorité Palestinienne n'ont pas encore fait la paix et formé un gouvernement uni pour l'ensemble des palestiniens.
Le territoire de la Palestine ne possède pas de frontières précises car depuis septembre 2010, Mahmoud Abbas refuse de discuter avec les israéliens. Selon l'article premier de la Convention de Montevideo (signée en 1933), un État doit posséder un « territoire défini », c'est-à-dire des frontières précises. Ceci n'est pas le cas pour la Palestine qui doit s'entendre avec Israël à ce sujet.
Le gouvernement palestinien n'est pas souverain sur l'ensemble de sa population car selon Mahmoud Abbas , le futur État de Palestine ne devra pas accepter en son sein de citoyens juifs. Ainsi, la population juive qui réside à l'heure actuelle n'est pas – aux yeux de l'Autorité Palestinienne – soumise au gouvernement palestinien. La situation serait différente si les palestiniens avaient proclamé que tous les habitants actuels de la Cisjordanie – peu importe leur religion – seraient considérés comme citoyens palestiniens.
Enfin, l'État de Palestine n'est pas pacifique car le Hamas – dont l'autorité est reconnue par Mahmoud Abbas – comporte dans sa charte la destruction de l'État d'Israël et le meurtre des juifs.
Cependant, l'ONU a sans doute pensé à l'objectif ultime de cette reconnaissance d'un État observateur : relancer le processus de paix entre israéliens et palestiniens. Si cet objectif est atteint, on ne pourra que se réjouir de cette nouvelle adhésion.
Pour que le processus de paix retrouve une certaine substance, il faudra que chaque partie négocie réellement avec l'autre. Ce qui suit est une liste – non-exhaustive – des points essentiels des négociations et d'un éventuel terrain d'entente dont on peut souhaiter être les témoins :
  • Jérusalem : capitale des État d'Israël et de Palestine. Il s'agit d'un demande constante de la part des palestiniens : Jérusalem doit être la capitale de leur État. Les israéliens devront accepter cette demande, ce qu'avait d'ailleurs déjà fait l'ancien Premier Ministre Ehud Olmert.
  • Le retour des réfugiés palestiniens. Suite à la guerre d'indépendance d'Israël en 1948, un certain nombre de palestiniens ont quitté leur domicile. Leur nombre exact et les raisons de leur départ est l'objet d'un débat ardu entre palestiniens et israéliens. Cependant, demander à Israël d'accueillir environ cinq millions de palestiniens n'est pas réaliste pour un État de six millions d'habitants. Au-delà d'un éventuel retour d'un nombre symbolique, les palestiniens devront abandonner cette demande.
  • Frontières de l'État palestinien. Lors de la Conférence d'Annapolis de 2007, les deux parties s'étaient entendues sur 99% de leur demande respective (visible iciet ici). Ainsi, l'écart n'est pas loin de parvenir à une entente rapide. Le plus souvent, il est fait référence aux frontières d'avant la guerre de juin 1967 – qui sont reconnues comme la frontière de fait entre la Cisjordanie et Israël – comme étant celles du futur État palestinien.
  • Les implantations israéliennes. La question est simple : que faire du demi-milion de juifs qui vivent en Cisjordanie et à Jérusalem est ? Jusqu'ici, les négociations ont toujours eu le même objectif : déplacer cette population (demande palestinienne) ou inclure les territoires dans lesquels ils vivent au sein des frontières israéliennes (demande israélienne). Pour notre part, nous proposons une solution innovatrice : offrir à cette population d'obtenir la citoyenneté palestinienne et rester au sein de la future Palestine. De la sorte, elle pourra devenir le symbole de la nouvelle entente entre ces deux parties (anciennement) ennemies. Cela ne manquerait pas d'ironie pour une population qui – actuellement – est souvent définie comme « extrémiste. »
  • La lutte armée et le terrorisme du Hamas. Contraire aux lois internationales de la guerre et à la charte de l'ONU, le Hamas devra abandonner la lutte armée et se concentrer plutôt sur une entente réelle avec l'Autorité Palestinienne. S'il désire vraiment avoir un rôle important à jouer dans la résolution du conflit, le Hamas doit tourner la page du Jihad contre l'État hébreu. S'il prend ce chemin, il n'aura plus d'opposants sur la scène internationale (notamment les États-Unis) et isolerait encore plus Israël si l'État juif décidait de ne pas aller de l'avant dans les négociations.

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