vendredi 28 décembre 2012

Les Palestiniens et le monde arabe


Plus de 800 Palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés depuis le début de la crise en Syrie, il y a deux ans.
Au cours des deux dernières semaines, des milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir le camp de réfugiés de Yarmouk, près de Damas, lorsque des avions syriens ont bombardé leur maison, tuant des dizaines de personnes.
Plus de 3 000 réfugiés ont fui vers le Liban voisin, où certains politiciens et des ministres appellent déjà à la fermeture de la frontière pour stopper l'afflux de Palestiniens dans leur pays.
Le monde arabe, quant à lui, n'a rien fait pour aider les Palestiniens en Syrie.
La Ligue arabe n'a pas tenu une seule réunion d'urgence pour discuter de ce que les Palestiniens décrivent comme des « massacres » contre les réfugiés de Yarmouk, qui abrite quelque 50 000 personnes.
Ce n'est pas la première fois que les Palestiniens vivant dans les pays arabes se trouvent pris dans des conflits entre partis rivaux. Ceux qui s'ingérent dans les affaires intérieures des pays arabes ne devraient pas être surpris quand les bombes commencent à tomber sur leurs maisons.
Les Palestiniens ont depuis longtemps l'habitude de s'impliquer dans les affaires intérieures des pays arabes et ensuite, de se plaindre quand ils sont victimes de violence. Ils se plaignent qu'ils sont tués, mais ne disent pas pourquoi ils continuent d'avoir des ennuis.


Les Palestiniens ne sont pas toujours des victimes innocentes. Ils apportent la tragédie sur eux-mêmes et désirent ensuite blâmer tout le monde, sauf eux-mêmes.
En Syrie, un groupe terroriste palestinien appelé Front Populaire pour la Libération de la Palestine - Commandement général – qui est dirigé par Ahmed Jibril – avait aidé le régime syrien dans ses tentatives pour réprimer l'opposition. Durant les deux dernières années, les terroristes de Jibril sont soupçonnés d'avoir enlevé, torturé et assassiné des centaines de Syriens qui étaient opposés au régime de Damas.
C'était au Liban que pour la dernière fois une armée arabe avait bombardé un camp de réfugiés palestiniens. En 2007, l'armée libanaise a détruit la majeure partie du camp de Nahr al-Bared après qu'un autre groupe terroriste, le Fatah al-Islam, mette en place des bases militaires et qu'il est attaqué des postes de contrôle de l'armée libanaise, tuant plusieurs soldats.
Dans les années 70 et 80, les Palestiniens ont joué un rôle majeur dans la guerre civile libanaise, qui a coûté la vie à plus de 150 000 personnes.
Les Palestiniens ont aussi payé un prix lourd pour s'être ingéré dans les affaires intérieures de l'Irak. Après l'effondrement du régime de Saddam Hussein, des milliers de Palestiniens ont été forcés de quitter l'Irak parce qu'ils avaient aidé le dictateur à opprimer son peuple pendant de nombreuses années.
Il y a plus de vingt ans, après la libération du Koweït, des centaines de milliers de Palestiniens ont été expulsés de l'Émirat et d'autres pays du Golfe. Leur crime était d'avoir soutenu l'invasion de Saddam Hussein du Koweït, un pays qui depuis de nombreuses années avait financé l'OLP avec des milliards de dollars d'aide.
La Jordanie a été le premier pays arabe à punir les Palestiniens pour s'être s'ingéré dans ses affaires intérieures. En 1970, le roi Hussein ordonna à son armée d'écraser les organisations armées palestiniennes qui avaient sérieusement ébranlé la monarchie. La violence a entraîné la mort de milliers de Palestiniens et s'est terminée avec l'expulsion de l'OLP au Liban.
Ce qu'il s'est passé dans le camp de réfugiés de Yarmouk ces derniers jours montre que les Palestiniens n'ont pas appris de leurs erreurs passées et continuent à s'immiscer dans les affaires intérieures des pays arabes. C'est sans doute la raison pour laquelle les Arabes sont réticents à aider les Palestiniens à surmonter leurs difficultés financières.
Les ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe ont récemment promis de fournir à l'Autorité palestinienne 100 millions de dollars par mois, afin de résoudre sa crise financière. Cependant, les Palestiniens n'ont pas encore vu un seul dollar de l'aide promise. S'ils continuent à s'immiscer dans les affaires intérieures des pays de leurs frères arabes, la seule chose qu'ils risquent de voir, c'est plus de bombes qui tombent sur leurs maisons et des milliers de personnes chassées de leurs camps de réfugiés.
Par Khaled Abu Toameh
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Khaled Abu Toameh est un arabe musulman, spécialiste de la Palestine depuis une trentaine d'années.
Il commença sa carrière de journaliste pour un quotidien affilié à l'Autorité Palestinienne.
Les articles de Khaled Abu Toameh ont déjà été publiés dans : le Wall Street Journal, Us News, World Report, le Sunday Times de Londres.
Depuis 1989, Abu Toameh est également producteur et consultant pour NBC News.  
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.
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mardi 25 décembre 2012

Et si l'Égypte annexait Gaza ?


Tout d'abord, nous devons féliciter le peuple de Gaza pour sa victoire qui a démontré sa persévérance face à un ennemi si atroce et grâce à laquelle tout le monde arabe et musulman est fier. 
D'autre part, cette victoire – ainsi que les changements qui ont eu lieu dans la région et en particulier en Égypte – rendent nécessaire de réfléchir sur la possibilité que possède l'Égypte d'annexer la bande de Gaza. Selon mon point de vue, c'est la façon idéale d'arrêter l'agression israélienne contre Gaza. En outre, la bande de Gaza fut dirigée par l'Égypte de 1948 à 1967, date à laquelle Israël a occupé Gaza et la péninsule du Sinaï. 

Après la guerre, l'Égypte fut persistante à exiger la libération de ses territoires occupés, ce qui signifiait le désert du Sinaï et la bande de Gaza. Cette demande a duré pendant plusieurs années, jusqu'à ce que le président Anouar el-Sadate renonça à Gaza dans les accords de Camp David et laissa les Palestiniens négocier son retour. 

Sadate fit une erreur quand il abandonna un territoire qui avait été sous la domination égyptienne pendant des décennies. Cette erreur fut, cependant, un choix personnel de la part de Sadate et ne fut approuvée que par ses collaborateurs. Le peuple égyptien, d'autre part, n'approuva pas un traité qui permettrait d'isoler la bande de Gaza. Après tout, Sadate n'avait consulté ni le Parlement, ni l'opinion de son peuple. 

L'annexion de la bande de Gaza par l'Égypte ne se ferait pas en violation des traités de paix ou de l'initiative arabe ; plutôt, elle est la seule alternative possible pour les habitants de Gaza qui seraient alors sous la protection de l'Égypte. L'Égypte bénéficierait également de cet arrangement car elle serait ainsi épargnée par les répercussions du conflit permanent entre la bande de Gaza et Israël qui a toujours eu un impact négatif sur l'économie et la sécurité nationale. De plus, cette situation de tension l'a toujours placée dans une situation délicate face aux puissances étrangères qui insistent pour que l'Égypte soit responsable de la surveillance de ses frontières avec Gaza. 

En outre, ni les États-Unis, ni Israël s'opposeraient à cette annexion ; ceci est également vrai en ce qui concerne l'Organisation des Nations Unies, puisqu'il s'agit d'une question de politique intérieure et qui regarde la population de Gaza et son droit à l'autodétermination. En fait, Israël voudrait que cela se produise afin de se débarrasser de la menace posée par les milices de la bande et garantir ainsi qu'aucune attaque ne soit lancée à partir de ce territoire. 

Il existe également un facteur géographique à prendre e considération. Il sera presque impossible pour Gaza et la Cisjordanie d'être unis ; de fait, ne sont-ils pas séparés par un voie terrestre israélienne dans leur milieu. Comment peuvent-ils former une patrie ? Peut-on penser qu'Israël ouvrira ses frontières afin que les Palestiniens puissent se déplacer librement entre Gaza et la Cisjordanie et vice versa ? Est-ce qu'un tunnel de 57 kilomètres de long sera creusé entre les deux territoires, comme le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a proposé une fois ? Peut-on nous attendre à ce que les autorités israéliennes donnent des terres aux Palestiniens qui relieraient la bande de Gaza à la Cisjordanie ? Il semble donc très peu probable qu'un territoire unifié verra jour, tandis qu'il est séparé aujourd'hui par plus de 60 kilomètres. 

L'annexion n'affecterait pas non plus le projet national palestinien. Au contraire, elle rendrait les négociations plus faciles puisque, après la libération de Gaza, l'accent des négociation serait mis sur la Cisjordanie et le plateau du Golan. 
Des combattants de la liberté ont libéré la bande de Gaza et enlevé les colonies israéliennes ; maintenant ils ont conquis Israël et revendiqué le contrôle total sur la bande. Il est maintenant grand temps de se concentrer sur la Cisjordanie, que le monde arabe a longtemps négligé au profit de la bande de Gaza. En fait, c'est ce que veut Israël : distraire les Arabes avec Gaza afin que l'État hébreu puisse étendre ses colonies, annexer des terres de la bande ouest et aller de l'avant avec la judaïsation de Jérusalem. 

Enfin, l'Égypte ne sera jamais en mesure d'avoir la tranquillité d'esprit qui lui permettra de se lancer dans des réformes économiques et de lancer des projets de développement tant que la bande de Gaza représentera pour elle un véritable « mal de tête ». Ce mal de tête disparaîtra uniquement si l'annexion a lieu. Dans ce cas, au lieu de discuter afin de savoir si le passage de Rafah – entre Gaza et l'Égypte – doit être ouvert, les frontières entre l'Égypte et la bande seraient supprimées et les écoles, les universités et les hôpitaux égyptiens seraient ouverts aux habitants de Gaza qui, au lieu de vivre dans une prison éternelle, seraient en mesure de traverser librement le pays en toute liberté et justice ; le pays de la révolution et de la dignité. 
Al Arabiya News

(Ibrahim Al Majari est un chroniqueur de l'Arabie Saoudite. Cet article a déjà été publié dans le quotidien saoudien Al-Sharq.)
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mardi 18 décembre 2012

Palestiniens : radicaux ou modérés ?


Lorsque Mahmoud Abbas – Président de l'Autorité palestinienne – revint de New York à Ramallah et dit aux Palestiniens qu'il avait obtenu la reconnaissance de l'ONU pour un État palestinien dans les frontières d'avant 1967 – à savoir la Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem-Est – moins de 5 000 Palestiniens, dont beaucoup d'entre eux sont des fonctionnaires qui reçoivent leurs salaires de l'Autorité palestinienne, se sont présentés pour le saluer à Ramallah.
D'autre part, lorsque le chef du Hamas Khaled Mashaal est venu la semaine dernière dans la bande de Gaza pour dire aux Palestiniens que la lutte armée et le djihad sont les seuls moyens de libérer toute la Palestine « du fleuve à la mer » et qu'il n'y avait pas de place pour les sionistes en Palestine parce que le pays appartient seulement aux Musulmans et aux Arabes, des centaines de milliers de Palestiniens sont venus pour accueillir et soutenir Mashaal et son plan visant à éliminer Israël et à remplacer l'État juif par un État islamique.
Même en Cisjordanie, beaucoup de Palestiniens ont exprimé leur soutien pour Mashaal, notamment lorsqu'il dit que les Palestiniens « n'abandonneront jamais un centimètre de la Palestine. »
La télévision officielle de l'Autorité palestinienne a retransmit en direct le discours de Mashaal, ainsi que les célébrations du Hamas marquant le 25e anniversaire de la fondation du mouvement islamiste.
Le large soutien de la part des Palestiniens pour la position du Hamas est un signe qui montre que dans leur majorité, les Palestiniens se sont radicalisés au cours des dernières décennies.
De fait, un dirigeant palestinien qui parle d'un État palestinien en Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem-Est est certainement moins populaire que celui qui parle de « libérer Haïfa, Jaffa, Safed et Beersheba. »


Lorsque Mahmoud Abbas déclare qu'un État palestinien dans les frontières d'avant 1967 conduirait à une paix juste et globale au Moyen-Orient, il ne tient pas compte du fait qu'un grand nombre de Palestiniens pensent le contraire.
Les rassemblements pro-Hamas dans la bande de Gaza – dans lesquels les Palestiniens ont scandé des slogans en faveur de la libération de la Palestine « du fleuve à la mer » et ont appelé à davantage d'attaques à la roquette contre Israël – reflètent la voix authentique du peuple palestinien.
Cette voix qui soutient le Hamas nie également le droit d'exister à Israël. Les rassemblements populaires ont été organisés autant pour apporter un soutien au Hamas que pour exprimer les sentiments vrais et sincères de nombreux Arabes et Musulmans qui croient qu'Israël est un corps étranger qui a besoin d'être déraciné ou exterminé.
Si Mashaal avait pu faire un discours en Cisjordanie – prônant le jihad et la lutte armée contre Israël – il aurait attiré des dizaines de milliers de personnes.
L’Autorité palestinienne est bien consciente de la croissance des sentiments anti-Israéliens parmi ses constituants ; c'est la raison pour laquelle ses dirigeants et porte-parole n'osaient pas dire un mot contre le dirigeant du Hamas lorsque celui-ci a parlé de l'élimination d'Israël.
Au contraire, au lieu d'exprimer des réserves au sujet des messages de haine et de violence de Mashaal, plusieurs responsables palestiniens en Cisjordanie ont salué son discours comme « positif ».
Pour quelle raison ont-ils trouvé le discours positif ? Tout simplement parce que Mashaal a parlé de la nécessité de l'unité entre le Hamas et le Fatah de M. Abbas.
Comment l'Autorité palestinienne – qui prétend demeurer fidèle à la solution de deux États - peut-elle s'associer à un autre groupe qui appelle ouvertement les Musulmans et les Arabes au djihad dans le but de détruire Israël ?
Comme cela est le cas depuis toujours avec l'Autorité palestinienne, il est plus facile de blâmer Israël et les États-Unis pour détruire la solution des deux États plutôt que le Hamas et d'autres organisations terroristes.
Cette opinion a été exprimée cette semaine par Saeb Erekat – le chef négociateur de l'OLP – qui a de nouveau tenu Israël et les États-Unis comme les seuls responsables de l'impasse actuelle dans laquelle se trouve le processus de paix au Moyen Orient.
« À un moment où l'intérêt régional et mondial se déplacent, la fenêtre d'opportunité ne se ferme pas seulement sur la solution des deux États, mais également sur la participation centrale des États-Unis dans le processus de paix », a écrit M. Erakat.  « Punir les Palestiniens ou toute autre personne qui exprime son soutien pour les Palestiniens ou pour prendre des mesures diplomatiques pacifiques, est contre-productif et dangereux. La solution des deux États est la meilleure solution pour tous les intéressés. L'actuel gouvernement israélien ne voit pas cela de la même façon. Il est au moins à espérer que leur allié de toujours, les États-Unis, le voit. »
Erekat et le reste de la direction de l'Autorité palestinienne ne voient pas l'ambition du Hamas de détruire Israël être un obstacle à la paix, pas plus qu'ils ne voient que la véritable menace pour la solution des deux États est le Hamas et le refus de nombreux Palestiniens à accepter le droit d'Israël d'exister.
Abbas, Erekat et d'autres relativement modérés dirigeants palestiniens représentent une minorité décroissante des Palestiniens qui croit encore en la solution des deux États et en la paix avec Israël. Comme l'ont démontré les célébrations du Hamas la semaine dernière, un nombre croissant de Palestiniens ne se sont toujours réconcilier avec l'idée qu'Israël a le droit d'exister.
Par Khaled Abu Toameh
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Khaled Abu Toameh est un arabe musulman, spécialiste de la Palestine depuis une trentaine d'années.
Il commença sa carrière de journaliste pour un quotidien affilié à l'Autorité Palestinienne.
Les articles de Khaled Abu Toameh ont déjà été publiés dans : le Wall Street Journal, Us News, World Report, le Sunday Times de Londres.
Depuis 1989, Abu Toameh est également producteur et consultant pour NBC News.  
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.
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jeudi 13 décembre 2012

Le véritable « obstacle à la paix. »


L'Iran construit des armes nucléaires ; la Syrie massacre ses citoyens ; la Libye passe sous l'emprise de al-Qaïda ; l'Égypte est menacée par un nouveau Pharaon ; la Turquie travaille à la reconstruction de l'Empire ottoman et les chrétiens sont massacrés en Égypte, au Nigeria et au Mali (ainsi que dans d'autres pays). Cependant, jeudi dernier, la Commission européenne a convoqué l'ambassadeur d'Israël à l'Union européenne (UE) à propos du projet israélien de la construction de 3 000 nouveaux logements en Judée, en Samarie et à Jérusalem-Est. Le projet israélien est une réponse à la décision des Nations Unies du 29 novembre qui a accordé à l'Autorité palestinienne le statut d'État observateur non-membre de l'ONU, en violation directe des résolutions 248, 338 et 1850 de l'ONU.
La demande palestinienne était également une violation directe et unilatérale des Accords d'Oslo II de 1995, dans lesquels les Palestiniens et les Israéliens – à l'article 31 – s'étaient mis d'accord pour que « les parties s'engagent à ne pas prendre de décision qui changerait le statut de la Cisjordanie et de la bande de Gaza avant l'issue des négociations à propos du leur statut permanent. »
Pour quelle raison un pays signerait-il un accord s'il devait être invalidé quelques années plus tard ?


En réponse au comportement illégal de l'Autorité palestinienne, le Canada a immédiatement rappelé ses diplomates affectés en Cisjordanie ; cependant, le même comportement illégal des Palestiniens a été largement récompensé par plusieurs pays européens qui ont convoqué les ambassadeurs d'Israël, un précédent qui peut être interprété uniquement comme signal pour le futur selon lequel, comme souvent à l'ONU, un comportement illégal est récompensé ou du moins n'est pas réprimandé.
Maja Kocijancic – porte-parole du haut représentant pour les affaires étrangères de la diplomatie européenne, Catherine Ashton – a souligné qu'il est exceptionnel pour la Commission, l'organe exécutif de l'UE, de convoquer un ambassadeur.
L'ambassadeur israélien a rencontré Pierre Vimont – secrétaire général exécutif de l'UE – qui s'est inquiété pour l'UE du projet israélien de construction. L'UE désire que le projet soit annulé : il est considéré comme un « obstacle à la paix. » Ce ne sont pas les Chartes de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) ou du Hamas – qui appellent à la destruction d'Israël – ou les centaines de tirs de roquettes en direction d'Israël au cours des dernier mois, ou les appels incessants de l'Iran au génocide de « rayer Israël... » – appels illégaux en vertu à la fois de la propre Charte de l'ONU et de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide –qui sont des menaces à la paix selon l'UE. 
La République tchèque fut le seul des 27 États membres de l'UE à se joindre aux États-Unis, au Canada, à Israël, au Panama et aux quatre États micronésiens en votant contre la résolution de l'ONU pour le nouveau statut de l'Autorité palestinienne. Douze membres de l'UE, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les États de l'UE d'Europe orientale, ont été parmi les 41 membres de l'ONU qui se sont abstenus. Les quatorze autres membres de l'UE, composé de l'ensemble du bloc latin et de la Méditerranée et les Scandinaves, ont été parmi les 138 pays qui ont voté en faveur de l'Autorité palestinienne.
Il existe tout de même des bonnes nouvelles. Ainsi en Italie, l'un des pays qui a soutenu la reconnaissance de l'Autorité palestinienne en tant qu'État observateur non-membre de l'ONU, une centaine de membres du Parlement italien ont protesté contre la décision de leur gouvernement. Les parlementaires appartiennent au parti de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, qui a retiré la semaine dernière son soutien au gouvernement italien. En Belgique, un autre pays qui a soutenu l'amélioration du statut de l'Autorité palestinienne au sein de l'ONU, la décision a conduit à une scission au sein du parti de centre-droit au pouvoir. La moitié des sénateurs se sont opposés à l'attitude pro-palestinienne de leur gouvernement.
Néanmoins, il est frappant de constater qu'au sein de l'UE, il n'existe qu'un seul pays assez courageux pour soutenir Israël : la République tchèque. La plupart des membres de l'UE ont soutenu les revendications des Palestiniens. Les gouvernements qui ont eu une position neutre en s'abstenant ne peuvent être trouvé qu'au sein des pays qui ont souffert sous la dictature communiste, en Allemagne (auparavant, en partie dominé par le régime communiste), en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
Les Scandinaves et les Irlandais poursuivent traditionnellement une politique internationale de gauche qui est par définition négative à l'égard d'Israël ; les pays du pourtour méditerranéen avec la Belgique, le Luxembourg et l'Autriche ont depuis les années 1970 et 80 mené une politique étrangère qui vise à apaiser l'Afrique du Nord et le monde arabe.
La dépendance au pétrole arabe et le fait que des millions d'immigrants d'Afrique du Nord se sont installés à l'intérieur des frontières de ces États de l'UE expliquent cette politique d'apaisement.
Outre la Commission européenne, plusieurs gouvernements de l'UE ont exprimé leur mécontentement avec le projet israélien de construction. Dans la mesure où seulement 14 des 27 États membres ont adopté une position pro-palestinienne à l'ONU, il est peu probable que l'UE imposera des sanctions commerciales à cause du projet israélien. Une condamnation sera toutefois faite, y compris par les douze membres de l'UE qui se sont abstenus à l'ONU.
La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son mécontentement lors d'une réunion avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le Royaume-Uni a suivi les exemple français, espagnol, danois et suédois et à convoqué l'ambassadeur d'Israël. Le Secrétaire au Foreign Office, William Hague, a déclaré que, bien qu'il ne semble pas y avoir un certain « enthousiasme » au sein de l'UE afin d'imposer des sanctions économiques à Israël, « s'il n'y a pas changement [de la décision israélienne] nous désirons réfléchir à d'autres mesures que les pays européens devraient prendre. »
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans a dit aux médias de son pays que les Pays-Bas augmenteraient la pression sur Israël pour qu'il cesse ses projets de construction. Il est peu probable que Timmermans suivra l'exemple de son prédécesseur, Uri Rosenthal, qui l'an dernier a opposé son veto contre un rapport critique de l'UE sur les colonies israéliennes. L'ambassadeur néerlandais à Tel-Aviv a exhorté le gouvernement israélien d'arrêter le projet de construction.
Pendant ce temps, les fonctionnaires de la Commission européenne poursuivent leurs politiques anti-israéliennes. La Commission a récemment organisé un atelier afin d'étudier la façon d'étiqueter les produits fabriqués dans les « colonies » israéliennes et les empêcher d'être vendus en Europe. Mary Robinson, ancienne présidente de l'Irlande et Haut Commissaire aux droits de l'homme, et M. Martti Ahtisaari, ancien président de la Finlande et lauréat du prix Nobel de la paix, sont partisans d'un mouvement de boycott de ces produits israéliens. Les fonctionnaires de l'UE désirent que les produits étiquetés puissent être différenciés des autres produits israéliens. Dans la mesure où l'UE ne reconnaît pas que la Judée, la Samarie et Jérusalem-Est font partie d'Israël, les produits provenant de ces zones seraient soumis à des droits d'importation de l'UE.
Au mois d'août dernier, la Commission européenne a rendu une décision ordonnant aux autorités douanières de l'UE de vérifier l'origine des produits israéliens dans le but d'exclure les « produits des colonies » d'un traitement préférentiel. La Commission a dressé une liste de soi-disant villes ou communautés juives en Judée et en Samarie qui doivent être la cible de cette levée de traitement préférentiel. « Les fonctionnaires sont invités à consulter la liste avant de déposer une déclaration en douane pour permettre la libre circulation de ces marchandises », indique le document de l'UE. Les communautés sur la liste noire de l'UE ne sont pas admissibles à la franchise de droits douaniers en vertu de l'accord UE-Israël de libre-échange.
La liste noire de l'UE constitue une violation du libre-échange international, il rappelle aussi le boycott nazi des produits en 1933.
Par Peter Martino
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.
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lundi 10 décembre 2012

Égypte : la confiance publique et les fonctionnaires


En analysant la façon avec laquelle le Président Morsi a choisi de faire face aux émeutes de la semaine dernière, il est devenu de plus en plus difficile de trouver une lueur d'espoir. La vision d'horreur d'Égyptiens s'entre-tuant – à propos de croyances politiques – avec une telle conviction est sans précédent. De plus, voir les politiciens se servir de cet évènement pour faire avancer leurs agendas avec un mépris absolu du caractère sacré de la vie humaine me rend malade.
Tout au long de la semaine dernière, un certain nombre de conseillers du Président Morsi ont remis leur démission pour protester contre son attitude dans le traitement du désordre et annoncer qu'aucun d'entre eux n'avait était tenu au courant de la déclaration controversée [qui donne des pouvoirs régaliens au président] ; même le vice-président du Président a admis être complètement étranger à ce qui s'était passé.
Il est devenu évident pour tout le monde que l'organisation des Frères musulmans est le seul organe de décision. Pour ma part, cela ne représente pas vraiment une surprise mais pour tous ceux qui avaient encore des doutes quant à l'allégeance du président, il est plus que clair maintenant qu'il n'appartient pas à tous les Égyptiens.
Le pire, c'est que la réalité du conflit n'a rien à voir avec la Shari'a ; plutôt, il est placé dans ce contexte de façon à mobiliser les masses pour n'importe quel objectif : simplement protester, lutter (littéralement) contre l'opposition ou tout simplement voter.


Il est beaucoup plus simple d'avoir des convictions fortes quand toutes les personnes qui ne partagent pas votre point de vue sont considérées comme « infidèles », des « vestiges de l'ancien régime » ou des «  conspirateurs » qui sont payés pour planifier la destruction de la nation. Comment se fait-il qu'il y ait toujours une conspiration dont seul le souverain soit au courant ?
Lorsque le Président a pris la parole – jeudi dernier – afin de s'adresser à la nation, il a déclaré que la police avait arrêté un grand nombre des personnes qui sont responsables des actes de violence qui ont eu lieu à proximité du palais présidentiel pendant les récentes manifestations. Ceci est un mensonge éhonté. La police n'a arrêté personne ; les manifestants ont été livrés au poste de police après avoir été battus, torturés et emprisonnés, avant d'être libérés samedi car il n'y avait aucun preuve à leur encontre qui aurait permis de les garder en vue plus longtemps.
« Pour quelle raison êtes-vous opposés à un référendum sur le projet constitutionnel ? La majorité décidera ; n'est-ce pas ainsi que la démocratie doit fonctionner ? » Telle est l'essence de l'argument actuellement utilisé par la majorité des politiciens islamistes.
Dans ce cas, permettez-moi de demander où se trouvait la démocratie quand le « pieux » Président a brisé son serment de « sincèrement maintenir le régime républicain et de respecter la Constitution et la loi » en s'octroyant le pouvoir législatif et en mettant de côté – pour une durée indéterminée – le pouvoir judiciaire ? De quelle façon le Président peut-il parler de la démocratie après cette autocratie auto-proclamée ? N'a-t-il pas honte ?
Les juges qui supervisent les élections sont généralement payés 2 000 livres égyptiennes (253 €). Cependant, ceux qui ont accepté de superviser le référendum impopulaire de Morsi recevront – selon le très influent Club des juges – plus de 10 000 livres égyptiennes (1260 €). Qu'est-ce que cela signifie par rapport à la guerre contre la corruption qu'est censé mener Morsi ? Apparemment, la corruption est conforme à la Shari'a lorsqu'elle sert l'ordre du jour.
Même si je conviens que les appels à destituer Morsi ne sont ni constructifs ni réalistes, je pense qu'il a perdu la confiance du peuple. Et en l'absence de cette confiance, il lui sera très difficile de conserver son titre.
Mohamed El-Bahrawi
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Article reproduit avec l'autorisation du Daily New Egypt
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dimanche 9 décembre 2012

Mahmoud Abbas à la croisée des chemins


Après cinquante années passées à défendre les droits du peuple palestinien et à l'âge honorable de 77 ans (en mars 2013), le Président de l'Autorité Palestinienne se trouve à un moment décisif de sa carrière politique. Selon les choix qu'il fera dans un futur proche, il pourra devenir le leader qui aura sauvé le peuple palestinien ou celui qui l'aura ramènera un siècle en arrière.
Le 29 novembre 2012 restera sans aucun doute une date importante dans la carrière de Mahmoud Abbas. C'est ce jour où la Palestine est devenue un État observateur non-membre au sein de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Cela a été possible grâce à la persistance du dirigeant palestinien qui a poliment – mais fermement – répondu « non » au Président américain qui lui avait demandé de ne pas présenter sa demande.
Le 29 novembre, lors de son discours à l'Assemblé générale de l'ONU, Mahmoud Abbas a rappelé son refus « de la violence et du terrorisme » dans la cadre de la lutte des droits du peuple palestinien. Il a précisé que les palestiniens « continueraient leur résistance populaire et pacifique » contre l'occupation israélienne. Il a également rappelé au l'Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) est prête a revenir immédiatement à la table des négociations avec Israël.
Le dirigeant palestinien a voulu s'assurer que les israéliens ne se méprennent pas à propos de ses intentions : « Nous tendons la main au gouvernement et au peuple israéliens afin de réaliser la paix. Construisons un futur pour nos enfants (…), des ponts de dialogue (..) des relations de coopération mutuelle... » Ces paroles d'ouverture et de paix n'ont certainement pas étaient étrangères à la réussite du projet palestinien lors du vote de l'Assemblée générale.


Moins de deux semaines plus tard, Mahmous Abbas doit maintenant décider le chemin qu'il désire suivre : celui qu'il a présenté lors de son discours à l'ONU... ou celui que lui propose le Hamas. Ce chemin a été présenté avec force lors du rassemblement de cette organisation – le 8 décembre à Gaza – dans le cadre des célébrations du vingt-cinquième anniversaire depuis sa création.
Khaled Mashaal – membre du bureau de direction du Hamas – a été clair dans son refus de céder la moindre « parcelle de terre du territoire palestinien » à Israël. De fait, selon le leader palestinien, « la Palestine est notre terre et nation de la mer (Méditerranée) à la rivière (le Jourdain), depuis le nord au sud et il est impossible d'en céder la moindre partie. » En d'autres termes, Khaled Mashaal n'a pas nié le projet de la « Grande Palestine » qui nie le droit d'exister à l'État d'Israël.
Le leader palestinien a rajouté en faisant référence à l'Autorité Palestinienne et à Mahmoud Abbas : « Nous représentons une seule autorité, une seule référence et notre référence demeure l'OLP que désirons unifiée. »
Quelques jours auparavant – le 26 novembre – c'est le leader du Hamas – Mahmoud al-Zahar – qui avait précisé le chemin préféré par le Hamas. Dans une interview télévisée (Al-Mayadeen TV), le leader a déclaré que « chaque personne qui désire libérer la Palestine doit se saisir d'une arme. »
Selon Mahmoud al-Zahar, la résolution récente de l'ONU « représente un grand danger pour la résistance palestinienne. [Abbas] désire voir émerger un État[palestinien] déshonorant qui ne sera pas réellement un État. Voilà en quoi réside le danger : un homme qui déclare représenter les palestiniens accepte que 80% ou plus de sa terre ne soit pas inclut dans la Palestine et qu'elle reste israélienne. » Mahmoud al-Zahar a poursuivi : « [Ce que défend Abbas] est la solution des deux États [israélien et palestinien]. Pourrait-il y avoir quelque chose de plus dangereux ? »
Quel chemin suivre ?
Voilà la décision que doit prendre Mahmoud Abbas : suivre le chemin qu'il a présenté à l'ONU ou celui du Hamas. Le chemin de la main tendue et des négociations ou celui de la violence et du terrorisme.
Le Hamas est l'allié du l'Autorité Palestinienne. Mahmoud Abbas ne peut pas ignorer le triple refus du Hamas : celui de reconnaître Israël, de négocier avec l'État hébreu, d'abandonner la lutte armée.
S'il désire rester le leader qu'il a prétendu être à l'ONU le 29 novembre, le président de l'Autorité Palestinienne doit dénoncer le Hamas : sa violence, son racisme et extrémisme. S'il ne le fait pas, il devrait avoir le courage de revenir à l'Assemblée générale de l'ONU afin d'y faire part de sa décision d'utiliser les mêmes techniques que le Hamas.
Il est certainement gratifiant d'être perçu dans les capitales du monde comme un leader honorable et prêt à faire d'importantes concessions afin d'atteindre la paix. Cependant, il faut que les actes correspondent aux paroles. Rester l'allié du Hamas qui nie aux juifs d'avoir leur État n'est certainement pas la solution au conflit du Proche-Orient qui est souhaitée et revendiquée par l'ONU, ni aucun pays membre de cet organisation.
Que fera Mahmoud Abbas ? Son avenir lui appartient : entrer dans l'histoire comme le grand faiseur de paix et rester ferme sur ses convictions pacifique ou identifier son action avec les pires terroristes que e monde a connu ses récentes décennies.

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jeudi 6 décembre 2012

Les lendemains de la décision de l'ONU


Les dirigeants du Hamas et du Djihad islamique proclament qu'ils se préparent déjà pour la prochaine guerre avec Israël. Selon eux, leurs groupes possèdent encore un nombre important de roquettes qui seront utilisées contre Israël dans le futur. 
De fait, selon un responsable du Hamas : « Lors de la prochaine guerre avec Israël, les Israéliens seront contraints de fuir non seulement leurs maisons, mais le pays tout entier. »
Le Fatah se prépare également à une éventuelle confrontation avec Israël, à la fois sur le terrain et sur la scène internationale. Plusieurs dirigeants du Fatah parlent maintenant d'une nouvelle intifada contre Israël, en particulier en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.


Chaque décision que prend Israël – telle que la construction de nouveaux logements dans la banlieue de Jérusalem – est considérée par la direction du Fatah comme un « crime de guerre » et un « acte d'agression » contre l'État de Palestine reconnu récemment par l'ONU.
Les principaux conseillers de Mahmoud Abbas à Ramallah suggèrent qu'ils sont prêts à déposer des accusations contre Israël devant la Cour Pénale Internationale à propos de l'attitude d'Israël qui refuse de verser aux palestiniens les recettes fiscales appartenant au gouvernement palestinien et de la construction de nouveaux logements.
Les Palestiniens estiment que pour la première fois depuis des décennies, ils ont réussi à rallier la majorité du monde contre Israël.
Les célébrations qui ont eu lieu dans la bande de Gaza et en Cisjordanie au cours des deux dernières semaines sont le résultat de l'impression des Palestiniens qu'ils ont vaincu Israël deux fois : d'abord pendant l'opération Pilier de la défense et ensuite à l'Assemblée générale de l'ONU, où une majorité des pays a voté en faveur de leur nouveau statut d'État observateur non-membre.
Les Palestiniens sont maintenant convaincus qu'ils ont réussi à vaincre les Israéliens, à la fois militairement et diplomatiquement.
Le contrôle absolu que le Hamas dirige sur la bande de Gaza – en dépit de la récente offensive militaire israélienne – est considéré comme une victoire pour le mouvement islamiste ainsi que pour de nombreux Palestiniens.
Les Palestiniens qui sont descendus dans les rues pour célébrer la victoire scandaient des slogans en faveur des roquettes et des missiles du Hamas, en particulier ceux tirés vers Tel-Aviv et Jérusalem.
En faisant référence au Izaddin al-Kassam – la branche armée du Hamas – de nombreux joyeux Palestiniens qui résident en Cisjordanie et dans la bande de Gaza scandaient : « Oh, Kassam, attaque, attaque Tel-Aviv ! » ainsi que : « De la rivière [du Jourdain] à la mer [Méditerranée], la Palestine sera libre ! »
Ils ne célébraient pas la fin de l'offensive militaire de huit jours qui a entraîné la mort de plus de 160 Palestiniens.
Ils célébraient le fait que le Hamas et le Jihad islamique avaient réussi à lancer des roquettes sur Jérusalem et Tel-Aviv, que des milliers de familles israéliennes avaient dû se réfugier dans des abris ou fuir leurs foyers à cause des roquettes et que – pour la première fois – des millions d'Israéliens vivaient maintenant sous la menace des roquettes et des missiles fournis par l'Iran et de ceux qui sont fabriqués à Gaza.
Même des responsables du Fatah – ainsi que des sympathisants – sont descendus dans les rues pour rejoindre les célébrations du Hamas et du Jihad islamique. Certains dirigeants du Fatah se sont rendus à Gaza pour féliciter le Hamas et le Jihad islamique et saluer leurs « résistance et leur ténacité » même si – il y a quelques années – le Hamas et le Jihad islamique ont tué plusieurs membres du Fatah en les jetant du toit de bâtiments, tandis qu'ils en forçaient d'autres à quitter Gaza.
Une semaine plus tard, à la suite du vote de l'Assemblée générale de l'ONU, ce fut au tour du Fatah de revendiquer la victoire sur Israël.
Les célébrations du Fatah se sont transformées également en manifestations et rassemblements anti-israéliennes.
De nombreux Palestiniens – après le vote de l'ONU – ont fait la fête à Ramallah et d'autres villes de Cisjordanie et scandé des slogans en faveur du Hamas et de la lutte armée. Lors de ces manifestations Palestiniennes, dans un spectacle unique d'unité, de nombreux drapeaux du Hamas et du Fatah se sont côtoyés.
Les célébrations du Fatah – qui eurent également lieu dans la bande de Gaza pour la première fois depuis 2007 – ne visaient pas principalement à célébrer le nouveau statut de la Palestine à l'ONU ; plutôt, il était question d'afficher sa certitude qu'Israël avait été humilié et isolé dans la communauté internationale.
Il ne fut pas question du processus de paix ou de la coexistence avec Israël. Le ton belliqueux et les provocations des responsables du Fatah ont envoyé le message que les Palestiniens sont maintenant dirigés vers une confrontation avec Israël - et non la paix.
Par Khaled Abu Toameh
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Khaled Abu Toameh est un arabe musulman, spécialiste de la Palestine depuis une trentaine d'années.
Il commença sa carrière de journaliste pour un quotidien affilié à l'Autorité Palestinienne.
Les articles de Khaled Abu Toameh ont déjà été publiés dans : le Wall Street Journal, Us News, World Report, le Sunday Times de Londres.
Depuis 1989, Abu Toameh est également producteur et consultant pour NBC News.  
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.
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mardi 4 décembre 2012

La Palestine est-elle un État ?


La semaine dernière (le 29 novembre), la Palestine a été promue, au sein de l'Organisation des Nations Unies (ONU), au statut d'« État observateur non-membre ». Cependant, la question mérite encore d'être posée : la Palestine peut-elle être considérée comme un État à part entière ?
Si nous devons nous poser cette question, c'est que selon la charte de l'ONU :
« La reconnaissance d’un nouvel État ou d’un nouveau gouvernement est un acte que seuls les autres États et gouvernements peuvent accomplir (...) L’ONU n’étant ni un État, ni un gouvernement, elle n’est pas habilitée à reconnaître un État ou un gouvernement. »


Un État peut être considéré comme tel par un certain nombre de pays, sans pour autant être membre de l'ONU. C'est le cas, par exemple, du Vatican et du Kosovo. D'autre part, l'indépendance d'un pays n'est pas un acte nécessaire et qui doit être préalable à l'adhésion à l'ONU. Ainsi, l'Inde est devenue membre de l'ONU en 1945, tandis qu'elle a été déclarée indépendante (de la Grande-Bretagne) seulement en 1947.
En fait, les lois internationales se basent sur la Conférence de Montevideo de 1933 pour définir les droits et les obligations des États. Selon cette conférence, « un État doit posséder une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d'entrer en relation avec d'autres États. »
Selon l'ONU, un candidat à l'adhésion doit posséder cinq critères :
  • Être un État ;
  • Il doit être pacifique ;
  • Il accepte les obligations de la Charte ;
  • Il doit être capable de remplir ces obligations ;
  • Il doit accepter de les remplir.
En septembre 2011, lorsque le Conseil de Sécurité de l'ONU a étudié la question de l'adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière (c'est-à-dire qui possède le droit de vote), des objections se sont élevées à propos du critère pacifique de la Palestine en relation avec le Hamas – qui est le pouvoir dirigeant à Gaza – et de ses actions terroristes dirigées contre l'État d'Israël, ainsi que l'article de sa charte qui fait référence au meurtre des juifs. En tenant compte de ces réservations, le Conseil de Sécurité n'avait pas appuyé l'adhésion à part entière de la Palestine.
Malgré le refus du Conseil de Sécurité, cela n'eut aucune conséquence sur le statut d'État – ou son absence – de la Palestine. L'ONU ne possède pas ce pouvoir.
Ainsi, considérer ou pas la Palestine comme un État est purement subjectif. On comprend certainement Mahmoud Abbas – représentant de l'Autorité Palestinienne – lorsqu'il déclare que la décision récente de l'ONU représente « le certificat de naissance de l'État de Palestine. » Si tel est le cas, la présence de l'armée israélienne en Cisjordanie n'est plus seulement la présence d'une armée dans un territoire occupé ; plutôt, il s'agit d'une armée étrangère qui occupe un pays. Devant les tribunaux internationaux (notamment la Cour Pénale Internationale), il s'agit d'une faute plus lourde de conséquence.
Cependant, l'ambassadrice américaine à l'ONU – Susan Rice – a déjà affirmé que pour les État-Unis, la « résolution [de l'ONU qui accepte la Palestine en tant que « État observateur non-membre »] n'établit pas la Palestine comme un État. » De fait, le gouvernement américain est dans son droit absolu de considérer ou pas une entité spécifique comme un État. À titre anecdotique, les État-Unis reconnaissent 195 États, tandis que seulement 193 États sont membres de l'ONU.
D'autre part, on ne sera pas surpris d'apprendre que pour le gouvernement de Benjamin Nethanyahu, la Palestine ne possède toujours pas le statut d'État. Comme pour Mahmoud Abbas et pour les État-Unis, Israël suit son propre agenda politique, favorable à ses intérêts.
On l'aura compris, la question du statut étatique de la Palestine promet d'être un sujet brûlant à l'avenir. D'ailleurs, la Cour Pénale Internationale (CPI) a déjà signalé qu'après la décision de l'ONU de la semaine dernière, elle allai t« étudier les ramifications légales de cette résolution. » Pour cette cour, ce sujet possède un aspect pratique d'une importance capitale : seuls les États peuvent lui adresser une plainte. Si le président de l'Autorité Palestinienne se tourne vers cette cour pour dénoncer l'attitude d'Israël, pourra-t-elle étudier cette plainte ?
Une chose est certaine : le sujet du statut étatique de la Palestine promet d'être une source importante de revenus pour les cabinets d'avocats.
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