jeudi 13 décembre 2012

Le véritable « obstacle à la paix. »


L'Iran construit des armes nucléaires ; la Syrie massacre ses citoyens ; la Libye passe sous l'emprise de al-Qaïda ; l'Égypte est menacée par un nouveau Pharaon ; la Turquie travaille à la reconstruction de l'Empire ottoman et les chrétiens sont massacrés en Égypte, au Nigeria et au Mali (ainsi que dans d'autres pays). Cependant, jeudi dernier, la Commission européenne a convoqué l'ambassadeur d'Israël à l'Union européenne (UE) à propos du projet israélien de la construction de 3 000 nouveaux logements en Judée, en Samarie et à Jérusalem-Est. Le projet israélien est une réponse à la décision des Nations Unies du 29 novembre qui a accordé à l'Autorité palestinienne le statut d'État observateur non-membre de l'ONU, en violation directe des résolutions 248, 338 et 1850 de l'ONU.
La demande palestinienne était également une violation directe et unilatérale des Accords d'Oslo II de 1995, dans lesquels les Palestiniens et les Israéliens – à l'article 31 – s'étaient mis d'accord pour que « les parties s'engagent à ne pas prendre de décision qui changerait le statut de la Cisjordanie et de la bande de Gaza avant l'issue des négociations à propos du leur statut permanent. »
Pour quelle raison un pays signerait-il un accord s'il devait être invalidé quelques années plus tard ?


En réponse au comportement illégal de l'Autorité palestinienne, le Canada a immédiatement rappelé ses diplomates affectés en Cisjordanie ; cependant, le même comportement illégal des Palestiniens a été largement récompensé par plusieurs pays européens qui ont convoqué les ambassadeurs d'Israël, un précédent qui peut être interprété uniquement comme signal pour le futur selon lequel, comme souvent à l'ONU, un comportement illégal est récompensé ou du moins n'est pas réprimandé.
Maja Kocijancic – porte-parole du haut représentant pour les affaires étrangères de la diplomatie européenne, Catherine Ashton – a souligné qu'il est exceptionnel pour la Commission, l'organe exécutif de l'UE, de convoquer un ambassadeur.
L'ambassadeur israélien a rencontré Pierre Vimont – secrétaire général exécutif de l'UE – qui s'est inquiété pour l'UE du projet israélien de construction. L'UE désire que le projet soit annulé : il est considéré comme un « obstacle à la paix. » Ce ne sont pas les Chartes de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) ou du Hamas – qui appellent à la destruction d'Israël – ou les centaines de tirs de roquettes en direction d'Israël au cours des dernier mois, ou les appels incessants de l'Iran au génocide de « rayer Israël... » – appels illégaux en vertu à la fois de la propre Charte de l'ONU et de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide –qui sont des menaces à la paix selon l'UE. 
La République tchèque fut le seul des 27 États membres de l'UE à se joindre aux États-Unis, au Canada, à Israël, au Panama et aux quatre États micronésiens en votant contre la résolution de l'ONU pour le nouveau statut de l'Autorité palestinienne. Douze membres de l'UE, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les États de l'UE d'Europe orientale, ont été parmi les 41 membres de l'ONU qui se sont abstenus. Les quatorze autres membres de l'UE, composé de l'ensemble du bloc latin et de la Méditerranée et les Scandinaves, ont été parmi les 138 pays qui ont voté en faveur de l'Autorité palestinienne.
Il existe tout de même des bonnes nouvelles. Ainsi en Italie, l'un des pays qui a soutenu la reconnaissance de l'Autorité palestinienne en tant qu'État observateur non-membre de l'ONU, une centaine de membres du Parlement italien ont protesté contre la décision de leur gouvernement. Les parlementaires appartiennent au parti de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, qui a retiré la semaine dernière son soutien au gouvernement italien. En Belgique, un autre pays qui a soutenu l'amélioration du statut de l'Autorité palestinienne au sein de l'ONU, la décision a conduit à une scission au sein du parti de centre-droit au pouvoir. La moitié des sénateurs se sont opposés à l'attitude pro-palestinienne de leur gouvernement.
Néanmoins, il est frappant de constater qu'au sein de l'UE, il n'existe qu'un seul pays assez courageux pour soutenir Israël : la République tchèque. La plupart des membres de l'UE ont soutenu les revendications des Palestiniens. Les gouvernements qui ont eu une position neutre en s'abstenant ne peuvent être trouvé qu'au sein des pays qui ont souffert sous la dictature communiste, en Allemagne (auparavant, en partie dominé par le régime communiste), en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.
Les Scandinaves et les Irlandais poursuivent traditionnellement une politique internationale de gauche qui est par définition négative à l'égard d'Israël ; les pays du pourtour méditerranéen avec la Belgique, le Luxembourg et l'Autriche ont depuis les années 1970 et 80 mené une politique étrangère qui vise à apaiser l'Afrique du Nord et le monde arabe.
La dépendance au pétrole arabe et le fait que des millions d'immigrants d'Afrique du Nord se sont installés à l'intérieur des frontières de ces États de l'UE expliquent cette politique d'apaisement.
Outre la Commission européenne, plusieurs gouvernements de l'UE ont exprimé leur mécontentement avec le projet israélien de construction. Dans la mesure où seulement 14 des 27 États membres ont adopté une position pro-palestinienne à l'ONU, il est peu probable que l'UE imposera des sanctions commerciales à cause du projet israélien. Une condamnation sera toutefois faite, y compris par les douze membres de l'UE qui se sont abstenus à l'ONU.
La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son mécontentement lors d'une réunion avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le Royaume-Uni a suivi les exemple français, espagnol, danois et suédois et à convoqué l'ambassadeur d'Israël. Le Secrétaire au Foreign Office, William Hague, a déclaré que, bien qu'il ne semble pas y avoir un certain « enthousiasme » au sein de l'UE afin d'imposer des sanctions économiques à Israël, « s'il n'y a pas changement [de la décision israélienne] nous désirons réfléchir à d'autres mesures que les pays européens devraient prendre. »
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans a dit aux médias de son pays que les Pays-Bas augmenteraient la pression sur Israël pour qu'il cesse ses projets de construction. Il est peu probable que Timmermans suivra l'exemple de son prédécesseur, Uri Rosenthal, qui l'an dernier a opposé son veto contre un rapport critique de l'UE sur les colonies israéliennes. L'ambassadeur néerlandais à Tel-Aviv a exhorté le gouvernement israélien d'arrêter le projet de construction.
Pendant ce temps, les fonctionnaires de la Commission européenne poursuivent leurs politiques anti-israéliennes. La Commission a récemment organisé un atelier afin d'étudier la façon d'étiqueter les produits fabriqués dans les « colonies » israéliennes et les empêcher d'être vendus en Europe. Mary Robinson, ancienne présidente de l'Irlande et Haut Commissaire aux droits de l'homme, et M. Martti Ahtisaari, ancien président de la Finlande et lauréat du prix Nobel de la paix, sont partisans d'un mouvement de boycott de ces produits israéliens. Les fonctionnaires de l'UE désirent que les produits étiquetés puissent être différenciés des autres produits israéliens. Dans la mesure où l'UE ne reconnaît pas que la Judée, la Samarie et Jérusalem-Est font partie d'Israël, les produits provenant de ces zones seraient soumis à des droits d'importation de l'UE.
Au mois d'août dernier, la Commission européenne a rendu une décision ordonnant aux autorités douanières de l'UE de vérifier l'origine des produits israéliens dans le but d'exclure les « produits des colonies » d'un traitement préférentiel. La Commission a dressé une liste de soi-disant villes ou communautés juives en Judée et en Samarie qui doivent être la cible de cette levée de traitement préférentiel. « Les fonctionnaires sont invités à consulter la liste avant de déposer une déclaration en douane pour permettre la libre circulation de ces marchandises », indique le document de l'UE. Les communautés sur la liste noire de l'UE ne sont pas admissibles à la franchise de droits douaniers en vertu de l'accord UE-Israël de libre-échange.
La liste noire de l'UE constitue une violation du libre-échange international, il rappelle aussi le boycott nazi des produits en 1933.
Par Peter Martino
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.

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