jeudi 6 décembre 2012

Les lendemains de la décision de l'ONU


Les dirigeants du Hamas et du Djihad islamique proclament qu'ils se préparent déjà pour la prochaine guerre avec Israël. Selon eux, leurs groupes possèdent encore un nombre important de roquettes qui seront utilisées contre Israël dans le futur. 
De fait, selon un responsable du Hamas : « Lors de la prochaine guerre avec Israël, les Israéliens seront contraints de fuir non seulement leurs maisons, mais le pays tout entier. »
Le Fatah se prépare également à une éventuelle confrontation avec Israël, à la fois sur le terrain et sur la scène internationale. Plusieurs dirigeants du Fatah parlent maintenant d'une nouvelle intifada contre Israël, en particulier en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.


Chaque décision que prend Israël – telle que la construction de nouveaux logements dans la banlieue de Jérusalem – est considérée par la direction du Fatah comme un « crime de guerre » et un « acte d'agression » contre l'État de Palestine reconnu récemment par l'ONU.
Les principaux conseillers de Mahmoud Abbas à Ramallah suggèrent qu'ils sont prêts à déposer des accusations contre Israël devant la Cour Pénale Internationale à propos de l'attitude d'Israël qui refuse de verser aux palestiniens les recettes fiscales appartenant au gouvernement palestinien et de la construction de nouveaux logements.
Les Palestiniens estiment que pour la première fois depuis des décennies, ils ont réussi à rallier la majorité du monde contre Israël.
Les célébrations qui ont eu lieu dans la bande de Gaza et en Cisjordanie au cours des deux dernières semaines sont le résultat de l'impression des Palestiniens qu'ils ont vaincu Israël deux fois : d'abord pendant l'opération Pilier de la défense et ensuite à l'Assemblée générale de l'ONU, où une majorité des pays a voté en faveur de leur nouveau statut d'État observateur non-membre.
Les Palestiniens sont maintenant convaincus qu'ils ont réussi à vaincre les Israéliens, à la fois militairement et diplomatiquement.
Le contrôle absolu que le Hamas dirige sur la bande de Gaza – en dépit de la récente offensive militaire israélienne – est considéré comme une victoire pour le mouvement islamiste ainsi que pour de nombreux Palestiniens.
Les Palestiniens qui sont descendus dans les rues pour célébrer la victoire scandaient des slogans en faveur des roquettes et des missiles du Hamas, en particulier ceux tirés vers Tel-Aviv et Jérusalem.
En faisant référence au Izaddin al-Kassam – la branche armée du Hamas – de nombreux joyeux Palestiniens qui résident en Cisjordanie et dans la bande de Gaza scandaient : « Oh, Kassam, attaque, attaque Tel-Aviv ! » ainsi que : « De la rivière [du Jourdain] à la mer [Méditerranée], la Palestine sera libre ! »
Ils ne célébraient pas la fin de l'offensive militaire de huit jours qui a entraîné la mort de plus de 160 Palestiniens.
Ils célébraient le fait que le Hamas et le Jihad islamique avaient réussi à lancer des roquettes sur Jérusalem et Tel-Aviv, que des milliers de familles israéliennes avaient dû se réfugier dans des abris ou fuir leurs foyers à cause des roquettes et que – pour la première fois – des millions d'Israéliens vivaient maintenant sous la menace des roquettes et des missiles fournis par l'Iran et de ceux qui sont fabriqués à Gaza.
Même des responsables du Fatah – ainsi que des sympathisants – sont descendus dans les rues pour rejoindre les célébrations du Hamas et du Jihad islamique. Certains dirigeants du Fatah se sont rendus à Gaza pour féliciter le Hamas et le Jihad islamique et saluer leurs « résistance et leur ténacité » même si – il y a quelques années – le Hamas et le Jihad islamique ont tué plusieurs membres du Fatah en les jetant du toit de bâtiments, tandis qu'ils en forçaient d'autres à quitter Gaza.
Une semaine plus tard, à la suite du vote de l'Assemblée générale de l'ONU, ce fut au tour du Fatah de revendiquer la victoire sur Israël.
Les célébrations du Fatah se sont transformées également en manifestations et rassemblements anti-israéliennes.
De nombreux Palestiniens – après le vote de l'ONU – ont fait la fête à Ramallah et d'autres villes de Cisjordanie et scandé des slogans en faveur du Hamas et de la lutte armée. Lors de ces manifestations Palestiniennes, dans un spectacle unique d'unité, de nombreux drapeaux du Hamas et du Fatah se sont côtoyés.
Les célébrations du Fatah – qui eurent également lieu dans la bande de Gaza pour la première fois depuis 2007 – ne visaient pas principalement à célébrer le nouveau statut de la Palestine à l'ONU ; plutôt, il était question d'afficher sa certitude qu'Israël avait été humilié et isolé dans la communauté internationale.
Il ne fut pas question du processus de paix ou de la coexistence avec Israël. Le ton belliqueux et les provocations des responsables du Fatah ont envoyé le message que les Palestiniens sont maintenant dirigés vers une confrontation avec Israël - et non la paix.
Par Khaled Abu Toameh
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Khaled Abu Toameh est un arabe musulman, spécialiste de la Palestine depuis une trentaine d'années.
Il commença sa carrière de journaliste pour un quotidien affilié à l'Autorité Palestinienne.
Les articles de Khaled Abu Toameh ont déjà été publiés dans : le Wall Street Journal, Us News, World Report, le Sunday Times de Londres.
Depuis 1989, Abu Toameh est également producteur et consultant pour NBC News.  
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.

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