dimanche 9 décembre 2012

Mahmoud Abbas à la croisée des chemins


Après cinquante années passées à défendre les droits du peuple palestinien et à l'âge honorable de 77 ans (en mars 2013), le Président de l'Autorité Palestinienne se trouve à un moment décisif de sa carrière politique. Selon les choix qu'il fera dans un futur proche, il pourra devenir le leader qui aura sauvé le peuple palestinien ou celui qui l'aura ramènera un siècle en arrière.
Le 29 novembre 2012 restera sans aucun doute une date importante dans la carrière de Mahmoud Abbas. C'est ce jour où la Palestine est devenue un État observateur non-membre au sein de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Cela a été possible grâce à la persistance du dirigeant palestinien qui a poliment – mais fermement – répondu « non » au Président américain qui lui avait demandé de ne pas présenter sa demande.
Le 29 novembre, lors de son discours à l'Assemblé générale de l'ONU, Mahmoud Abbas a rappelé son refus « de la violence et du terrorisme » dans la cadre de la lutte des droits du peuple palestinien. Il a précisé que les palestiniens « continueraient leur résistance populaire et pacifique » contre l'occupation israélienne. Il a également rappelé au l'Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) est prête a revenir immédiatement à la table des négociations avec Israël.
Le dirigeant palestinien a voulu s'assurer que les israéliens ne se méprennent pas à propos de ses intentions : « Nous tendons la main au gouvernement et au peuple israéliens afin de réaliser la paix. Construisons un futur pour nos enfants (…), des ponts de dialogue (..) des relations de coopération mutuelle... » Ces paroles d'ouverture et de paix n'ont certainement pas étaient étrangères à la réussite du projet palestinien lors du vote de l'Assemblée générale.


Moins de deux semaines plus tard, Mahmous Abbas doit maintenant décider le chemin qu'il désire suivre : celui qu'il a présenté lors de son discours à l'ONU... ou celui que lui propose le Hamas. Ce chemin a été présenté avec force lors du rassemblement de cette organisation – le 8 décembre à Gaza – dans le cadre des célébrations du vingt-cinquième anniversaire depuis sa création.
Khaled Mashaal – membre du bureau de direction du Hamas – a été clair dans son refus de céder la moindre « parcelle de terre du territoire palestinien » à Israël. De fait, selon le leader palestinien, « la Palestine est notre terre et nation de la mer (Méditerranée) à la rivière (le Jourdain), depuis le nord au sud et il est impossible d'en céder la moindre partie. » En d'autres termes, Khaled Mashaal n'a pas nié le projet de la « Grande Palestine » qui nie le droit d'exister à l'État d'Israël.
Le leader palestinien a rajouté en faisant référence à l'Autorité Palestinienne et à Mahmoud Abbas : « Nous représentons une seule autorité, une seule référence et notre référence demeure l'OLP que désirons unifiée. »
Quelques jours auparavant – le 26 novembre – c'est le leader du Hamas – Mahmoud al-Zahar – qui avait précisé le chemin préféré par le Hamas. Dans une interview télévisée (Al-Mayadeen TV), le leader a déclaré que « chaque personne qui désire libérer la Palestine doit se saisir d'une arme. »
Selon Mahmoud al-Zahar, la résolution récente de l'ONU « représente un grand danger pour la résistance palestinienne. [Abbas] désire voir émerger un État[palestinien] déshonorant qui ne sera pas réellement un État. Voilà en quoi réside le danger : un homme qui déclare représenter les palestiniens accepte que 80% ou plus de sa terre ne soit pas inclut dans la Palestine et qu'elle reste israélienne. » Mahmoud al-Zahar a poursuivi : « [Ce que défend Abbas] est la solution des deux États [israélien et palestinien]. Pourrait-il y avoir quelque chose de plus dangereux ? »
Quel chemin suivre ?
Voilà la décision que doit prendre Mahmoud Abbas : suivre le chemin qu'il a présenté à l'ONU ou celui du Hamas. Le chemin de la main tendue et des négociations ou celui de la violence et du terrorisme.
Le Hamas est l'allié du l'Autorité Palestinienne. Mahmoud Abbas ne peut pas ignorer le triple refus du Hamas : celui de reconnaître Israël, de négocier avec l'État hébreu, d'abandonner la lutte armée.
S'il désire rester le leader qu'il a prétendu être à l'ONU le 29 novembre, le président de l'Autorité Palestinienne doit dénoncer le Hamas : sa violence, son racisme et extrémisme. S'il ne le fait pas, il devrait avoir le courage de revenir à l'Assemblée générale de l'ONU afin d'y faire part de sa décision d'utiliser les mêmes techniques que le Hamas.
Il est certainement gratifiant d'être perçu dans les capitales du monde comme un leader honorable et prêt à faire d'importantes concessions afin d'atteindre la paix. Cependant, il faut que les actes correspondent aux paroles. Rester l'allié du Hamas qui nie aux juifs d'avoir leur État n'est certainement pas la solution au conflit du Proche-Orient qui est souhaitée et revendiquée par l'ONU, ni aucun pays membre de cet organisation.
Que fera Mahmoud Abbas ? Son avenir lui appartient : entrer dans l'histoire comme le grand faiseur de paix et rester ferme sur ses convictions pacifique ou identifier son action avec les pires terroristes que e monde a connu ses récentes décennies.

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