jeudi 31 janvier 2013

Cuisine et apartheid en Israël


(En Israël, une émission télévisée est particulièrement populaire : MasterChef. Plusieurs candidats sont réunis pour cuisiner les meilleurs plats et un jury vote afin de récompenser les meilleurs.) 

C'est une amitié  improbable qui lie les deux finalistes de la version israélienne de l’émission MasterChef. Celle entre Elinor Rahamim, habitante d'une implantation en Judée et Samarie et Salma Fayumi, une infirmière musulmane de Kfar Qasm. 

"Je pense que nous avons déçu tous ceux qui attendaient des querelles entre nous" confie Elinor
Cette amitié s'est forgée sur le tournage de MasterChef, entre les casseroles et les plats qui mijotent. Salma et Elinor, bien qu'elles représentent deux communautés diamétralement opposées de la société israélienne, ont en effet, beaucoup de points communs.




"Sur le plateau, je n'ai pas vu la moindre différence entre Salma et les autres compétitrices», raconte Elinor "mais une fois à l'écran,  j'ai réalisé l'ampleur de cette union".

"Je ne juge pas les gens par les regards», explique Salma "Certaines personnes rayonnent de bonté et vous tombez  sous le charme directement. Beaucoup de personnes ont remarqué ma connexion à Elinor car ils savaient  que nous avions des personnalités semblables ".

Elinor ajoute que lorsqu'elle a rencontré  Salma, elle a vu "une personne merveilleuse""Je n'ai pas vu un drapeau, j'ai vu une personne, comme pour les autres, le concurrent végétalien juif qui vote pour un parti de Gauche, s'oppose lui aussi au fait que je vive dans une implantation dans le nord des collines de Judée en Cisjordanie"

Les deux jeunes femmes tentent de trouver la recette de la paix et de  l'amour entre Juifs et Arabes, mais leur relation fournit également un aperçu plus profond de ce conflit, les préjugés et la peur qui séparent les deux camps. Par exemple, l'entretien n'a pas pu se faire dans l'une de leurs maison. 

Elinor exprime à Salma sa peur de se rendre dans un endroit où "tout le monde me regardera", malgré le fait qu'elle lui fasse totalement confiance.

Salma non plus, ne voulait pas se rendre chez Elinor, par crainte des réactions du village.

La réunion s'est finalement tenue dans un café de Tel Aviv

La guerre entre Israël et la bande de Gaza a posé un premier obstacle à cette nouvelle amitié, mais même les roquettes tirées sur Israël n'ont pas ébranlé leurs point de vue pacifiques.

«Ce n'est pas Salma qui a tiré ces roquettes en provenance de Gaza», conclut Elinor.
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mercredi 30 janvier 2013

Les Palestiniens déplorent leur Printemps arabe perdu (1)


« Est-il plus facile d'obtenir un visa pour la Belgique ou pour la Suède? Comment puis-je demander l'asile? Dois-je déchirer mon passeport ou le cacher? Est-ce que l'examen l'iris se déroulera dans le premier pays dans lequel j'arrive ou le pays dans lequel je vais demander l'asile ? » Ces questions, parmi d'autres, sont celles qui occupent l'esprit de Mahmoud Yahya, 23 ans, ces jours-ci.
Il y a seulement un an, Mahmoud était optimiste pour le changement, et il y a deux ans en 2011, Mahmoud était descendu dans les rues pour effectuer ce changement. Il dit qu'à cette époque, il se sentait comme un géant, capable de tout.
Mahmoud a déclaré à Al-Monitor : « Avec chaque année qui passe, mon désespoir augmente. Lorsque je me rappelle ce que j'étais il y a un an, je me souviens que de mon espoir que notre réalité remplie de haine politique et sociale pourrait changer. Mais quand je regarde comment j'étais au début de 2011, je ne peux pas croire à quel point j'étais convaincu que j'étais Superman ; la situation est la même pour la façon dont j'avais vu tous les autres jeunes gens. Les révolutions arabes nous avait vraiment changés. »
Mahmoud ajoute : « Pour la première fois, nous nous sommes sentions comme si nous avions un interlocuteur à qui nous pouvions parler. Nous sommes sortis dans la rue – le 5 décembre 2010 – et nous avons défié la Sécurité Centrale du gouvernement déchu, sans cligner de l'œil. Nous avons brisé notre peur collective et sommes descendus dans les rues pour protester contre la fermeture du Forum de la Jeunesse Sharek. Nous sommes descendus dans les rues à nouveau en 2011 – lors des révolutions égyptiennes et syriennes – et avons été emprisonnés et battus [par le Hamas], ce qui est également arrivé à nos homologues en Cisjordanie [qui ont été battus par l'Autorité palestinienne]. Enfin, nous avons eu notre propre révolution le 15 mars 2011. Notre chant était : « Les gens veulent mettre fin à la division ! » Ils nous ont battus, nous ont calomniés, brisé nos membres, dénoncé notre réputation et nous ont fait du chantage, qui a abouti à l'assassinat de notre camarade italien Vittorio par des assaillants inconnus. À partir de ce moment-là, la tristesse et la frustration nous ont fait taire à jamais. »


Mahmoud regarde le plafond, les yeux larmoyants : « Nous croyons en notre force, mais nous étions romantiques. Lorsque j'ai vu tous les militants du 15 mars émigrer et quitter la bande de Gaza, j'ai su que nous n'avions pas réussi à faire éclore notre Printemps palestinien ; alors j'ai décidé de voyager et de quitter également Gaza. »
La résistance quotidienne, ceci est notre printemps
Malgré les nombreuses frustrations inhérentes aux résultats des Révolutions arabes, pas tout le monde partage le désespoir de Mahmoud quant à la réalité dans la bande de Gaza et la Cisjordanie. Par exemple, Aba Rizak, 22 ans, dit qu'elle voit le Printemps arabe continuer tous les jours en Palestine. Sa dernière manifestation a été dans les tentes érigées par des jeunes militants dans le village de Bab al-Shams, dans les territoires occupés par Israël au nord de la Palestine. Selon Aba : « Nous descendons dans la rue et continuerons à le faire, que ce soit contre l'occupation [israélienne] ou les gouvernements en Cisjordanie et à Gaza. »
Aba estime que l'oppression nourrit la poursuite du Printemps arabe, parce qu'à la base, le Printemps arabe est basée sur le sacrifice de soi. Elle se souvient de son expérience horrible lorsqu'elle fut détenue au poste de police pour femmes dans la bande de Gaza. Elle se souvient de l'extorsion et du chantage auquel elle et ses amies ont été soumises, ainsi que des tentatives violentes pour les contraindre à signer un engagement en conformité avec la Sharia leur interdisant de participer à des manifestations non autorisées et d'autres activités.
Le politologue Atef Abu Saif est d'accord avec Aba ; selon lui, « Il est certainement prétentieux – mais pourtant vrai – que nous en tant que Palestiniens avons contribué à faire progresser les Arabes en ce qui concerne les libertés, les relations entre gouvernants et gouvernés, ainsi que notre engagement quotidien pour la cause de libération nationale. Notre version du Printemps arabe est la notion très importante de la résistance continue contre la puissance occupante. Ainsi, les Palestiniens ont pris l'habitude de ne pas se taire quand un gouvernement ou une autorité leur confisque et leur supprime leurs libertés. »
Dans une interview à la Bibliothèque du Conseil législatif, Yahya Moussa – un représentant du Hamas au Conseil législatif – nous a déclaré : « Il y a eu une Intifada en 1987 et de nouveau en 2000 ; elle s'exprime maintenant de diverses façons comme résistance et pour la lutte pour nos droits. Si le Printemps arabe est la lutte pour les droits, notre Printemps arabe progresse et continue, et s'exprime de façon permanente. »
Asmaa al-Ghoul est journaliste et écrivain ; elle réside dans le camp de réfugiés de Rafah, basé à Gaza.
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lundi 28 janvier 2013

Les faits qui dérangent l'Autorité palestinienne


La vérité blesse parfois ; c'est la raison pour laquelle l'Autorité palestinienne a travaillé dur pour empêcher le monde extérieur d'entendre parler de nombreuses occurrences qui reflètent d'une façon négative sur ses dirigeants ou sur ses employés.
Ces dernières années, la direction de l'Autorité palestinienne – souvent avec l'aide des médias aux États-Unis et en Europe – a vu ses efforts pour détourner toute l'attention du monde uniquement vers Israël être couronnés de succès.
Voici des exemples de quelques-unes des vérités qui dérangent que la direction palestinienne en Cisjordanie et que celle-ci ne désire que vous sachiez :
- Plus de 100 hauts responsables du Fatah de l'OLP possèdent des laissez-passer israéliens (cartes VIP) qui leur accordent des privilèges refusés à la plupart des Palestiniens. Parmi ces privilèges, la liberté d'entrer en Israël et de voyager à l'étranger à tout moment est sans aucun doute la plus importante. Ce privilège existe depuis la signature des Accords d'Oslo entre Israël et l'OLP en 1993.
- Sur les 600 chrétiens de la bande de Gaza qui sont arrivés en Cisjordanie en décembre 2012 pour célébrer la fête de Noël, des dizaines ont demandé à s'installer en Israël parce qu'ils ne se sentent plus à l'aise en vivant sous l'Autorité palestinienne et le Hamas.


- Des dizaines de familles chrétiennes de Jérusalem-Est ont déménagé dans des quartiers juifs de la ville car eux aussi ne se sentent plus à l'aise de vivre parmi les Musulmans.
- Les forces palestiniennes de sécurité de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie continuent de convoquer et d'arrêter des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs qui osent critiquer la direction palestinienne.
- Le gouvernement de l'Autorité palestinienne, qui se plaint d'une grave crise financière depuis plusieurs mois, vient d'annuler les dettes d'électricité pour les Palestiniens en Cisjordanie. Les Palestiniens paient leurs factures à la société arabe de « Jérusalem Electric », qui achète de l'électricité à la « Société israélienne électrique » ; les Palestiniens n'ont pas payé leurs factures d'électricité et beaucoup volent de l'électricité de leur société arabe.
- Des dizaines de milliers de fonctionnaires de l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza reçoivent leurs salaires même s'ils restent à leur domicile et ne travaillent pas. Cette pratique est en vigueur depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007. Selon le porte-parole du Fatah Ahmed Assaf, l'Autorité palestinienne, qui est financée en grande partie par l'argent des contribuables américains et européens, dépense environ 120 $ millions de dollars par mois pour la Bande de Gaza qui est contrôlée par le Hamas.
- Le Fatah de Mahmoud Abbas a alloué plus d'un million de dollars pour les célébrations marquant le 48ème anniversaire du « début de la révolution » - une référence à la première attaque armée menée par le Fatah contre Israël.
- Malgré les appels à un boycott économique d'Israël, plus de 40 000 Palestiniens ont reçu un permis de travail en Israël. Par ailleurs, 15 000 Palestiniens continuent à travailler dans les colonies juives en dépit d'une interdiction officielle.
- Des responsables importants de l'OLP et du Fatah continuent de faire leurs courses dans des entreprises israéliennes qui sont situées à la fois en Cisjordanie et en Israël. La semaine dernière, par exemple, un membre du Comité exécutif de l'OLP et sa famille ont été aperçus dans le centre commercial Malha à Jérusalem. Bien sûr, le responsable de l'OLP n'a pas oublié d'emmener son chauffeur privé et sa domestique.
- La femme d'un haut fonctionnaire de l'OLP a récemment payé 20 000 dollars pour un traitement dentaire à Tel-Aviv, même s'il n'y a pas de pénurie de dentistes palestiniens de renom à Ramallah, Bethléem et Naplouse.
Tout ceci ne sont que quelques-unes des vérités dérangeantes que l'Autorité palestinienne ne désire pas que le monde extérieur apprenne. Les journalistes palestiniens évitent souvent d'écrire des articles sur ces sujets par souci pour leur sécurité ou pour des raisons « idéologiques ». Ces journalistes ont appris qu'il est interdit de ne pas laver le linge sale e famille.
Les journalistes occidentaux, les bailleurs de fonds et les décideurs qui ont un lien avec le conflit israélo-palestinien ont besoin de savoir qu'il y existe beaucoup de vérités qui sont totalement ignorées ou qu'on caché de leurs yeux et de leurs oreilles.
Par Khaled Abu Toameh
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Khaled Abu Toameh est un arabe musulman, spécialiste de la Palestine depuis une trentaine d'années.
Il commença sa carrière de journaliste pour un quotidien affilié à l'Autorité Palestinienne.
Les articles de Khaled Abu Toameh ont déjà été publiés dans : le Wall Street Journal, Us News, World Report, le Sunday Times de Londres.
Depuis 1989, Abu Toameh est également producteur et consultant pour NBC News.  
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.
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dimanche 27 janvier 2013

Tenue vestimentaire à Gaza (1)


L’université de bande de Gaza, lieu d’enseignement au Jihad, a terminé la semaine dernière sa première année de formation « au combat contre les sionistes. » Près de 3000 jeunes ont été formés au maniement des armes et à la lutte sur tous les autres front (diplomatique, médiatique, etc…) dans le but de « détruire l’entité sioniste. »


Dans le même temps, l’Université a annoncé cette semaine que les étudiantes (notez bien qu’il s’agit des femmes uniquement) doivent dorénavant se conformer à un code vestimentaire « islamique ». Une annonce qui a provoqué un mini-tollé dans plusieurs groupes étudiants alors qu’aucun ne s’était plaint des formations visant à tuer des enfants juifs.
Selon le président de l’Université Al Aqsa de Gaza-ville, Salam al-Agha, le code vestimentaire ne nécessite pas le jilbab (long manteau) ou le niqab (voile couvrant le visage), mais plutôt ce qu’il appelle une « robe digne de l’université. »
Il dit que les étudiantes comprennent cela si elles ne veulent pas se faire expulser de l’université.
Un étudiant de troisième année a déclaré à Ma’an News Agency: «Si j’avais su avant que l’université imposerait la tenue islamique, je ne serait pas venue ici. » La femme, qui a requis l’anonymat, a dit qu’elle ne portera pas de robe «islamique»…
Pendant ce temps, l’OLP de Mahmoud Abbas a dénoncé la décision. « C’est une décision dangereuse avec de graves implications sociales et politiques. »
Mais selon le recteur de l’université, « 97% des étudiantes sont déjà soumises par elle-meme aux règles de respect de l’Islam. Nous voulons juste que 100% le respecte. »
(Lire également la réaction du journaliste palestinien Daoud Kuttab)
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mercredi 23 janvier 2013

Élections compliquées en Israël


Le résultat des élections législatives qui se sont déroulées hier en Israël a créé un véritable casse-tête pour le premier ministre sortant – et vainqueur – Benyamin Nétanyahou. Le système proportionnel intégral israélien – selon lequel le pourcentage de votes recueilli par chaque parti politique représente à peu de choses près la proportion de ses sièges à la Knesset (le parlement) – a toujours abouti à des gouvernements de coalitions. Les élections d'hier n'ont pas fait exception à la règle.
Le parti de Benyamin Nétanyahou – le Likoud – s'était allié avec celui de l'ancien ministre Avigdor Lieberman – Israël Beiténou – avec un objectif clair : créer une dynamique qui leur permettrait d'augmenter le nombre de leurs voix. Pourtant, c'est l'inverse qui s'est produit : si dans l'ancienne législature les deux partis possédaient à eux deux 42 sièges (27 et 15), ils en auront seulement 31 selon les premières estimations. À titre personnel, il s'agit d'un échec pour monsieur Nétanyahou, même si ce résultat devrait lui permettre de conserver son poste de premier ministre.
La seconde surprise de la soiré fut l'émergence d'un nouveau parti centriste (Yesh Atid – Il y a un futur) de l'ancien journaliste Yaïr Lapid. Créé quelques mois avant les élections, ce parti ne comporte aucun homme ou femme qui avait déjà été élu(e) à la Knesset.
En tant que dirigeant du parti politique qui a remporté le plus grand nombre de votes, il revient maintenant à monsieur Nétanyahou à tenter de former un gouvernement de coalition qui sera assuré d'avoir une majorité de sièges au parlement (la Knesset possède 120 sièges).
Une alliance de droite ?
Considérés sous l'angle gauche-droite, les résultats de cette élection (en nombre de sièges) sont les suivants :

On le constate : les partis de droite (avec l'inclusion des deux partis religieux non sionistes) possèdent 60 sièges, ceux qui leur donne la majorité. Cependant, former un gouvernement de coalition en début de législature qui possède une majorité aussi faible semble difficile à envisager. D'une part, il n'est pas certain que les trois partis politiques (Maison juive-sioniste, et les deux partis séfarade-ashkénaze non sionistes) s'entendent à faire partie de la même coalition ; d'autre part, il sera presque impossible à Mr. Nétanyahou de conserver cette faible majorité pendant les quatre prochaines années de la nouvelle législature.
L'avantage de cette coalition et qu'elle semble naturelle pour le parti du Likoud qui a toujours été proche des partis religieux (sionistes ou non). L'inconvénient est que l'image internationale d'un tel gouvernement serait inquiétante pour les États-Unis, l'Union Européenne et évidemment pour les Palestiniens. Les négociations pour la paix qui devraient débuter rapidement ne se feraient pas sous les meilleurs auspices.
Une alliance avec le centre ?
Si le Likoud désirait former une alliance avec les partis du centre et du centre gauche, cela donnerait la configuration suivante :

Dans ce cas, le gouvernement possèderait une forte majorité à la Knesset (73 sièges) et laisserait la totalité des partis religieux (sionistes ou non) dans l'opposition. Même si l'alliance entre le Likoud et les partis de gauche ne semble pas naturelle, en considérant la situation dans laquelle il se trouve, monsieur Nétanyahou pourrait penser qu'il n'a pas d'autres choix.
L'avantage de cette coalition serait de donner une image plus favorable du gouvernement israélien au niveau international et les Palestiniens se verraient plus facilement dans l'obligation d'entrer dans les négociations. L'inconvénient serait le grand-écart idéologique pour le Likoud que nécessiterait cette situation. De plus, certains membres du parti politique de monsieur Nétanyahou risqueraient de se rebeller, quitte à aller rejoindre assez rapidement des partis politques plus à droite (comme celui de la Maison juive).
Conclusion
La désignation par le Président de l'État Shimon Peres afin de demander à Benyamin Nétanyhou de former le prochain gouvernement n'est pas une obligation, mais compte tenu de la première position du Likoud dans les votes, elle est probable. Celle désignation devrait intervenir dans les prochains jours et le délai pour former un nouveau gouvernement sera de quatre semaines. En cas d'échec, Shimon Peres demanderait probablement au responsable du deuxième parti - Yaïr Lapid - d'essayer à son tour.
Avant cette désignation, la gauche pourrait essayer une tentative risquée : celle de s'unir avec l'extrême-gauche et les partis arabes. Réunis, ces partis possèdent 60 sièges (voir graphique 1), ce qui est la majorité. Ils pourraient ainsi tenter de convaincre le président Peres de ne pas nommer immédiatement monsieur Nétanyahou, mais un de leurs représentants afin de former un gouvernement. Cependant, les inconvénients de cette situation sont les mêmes que nous avons indiqués précédemment (gouverner avec seulement 60 sièges n'est pas une garantie de réussite) ; de plus, les partis arabes sont des partenaires moins fiables que les autres partis politiques car ils risqueraient de ne pas apporter un soutien constant au gouvernement.
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jeudi 17 janvier 2013

Les colonies israéliennes : un obstacle à la paix ?


Il y a vingt-cinq ans, le gouvernement israélien visait ouvertement à renforcer les colonies de Cisjordanie qui pourraient bloquer l'apparition d'un État palestinien. Mais cette politique a changé à la suite des accords d'Oslo de 1993. Le gouvernement de Mr. Netanyahu, comme plusieurs avant lui, a limité la construction presque entièrement dans des zones que les deux parties s'attendent à voir annexer par Israël par le biais d'échanges territoriaux lors d'un éventuel règlement. Par exemple : les quartiers de Jérusalem où la construction neuve a été annoncé le mois dernier avaientété concédés à Israël par les négociateurs palestiniens en 2008.
Dans l'ensemble, la grande majorité des près de 500.000 colons à Jérusalem et en Cisjordanie vivent dans des zones proches des frontières d'Israël de 1967. Selon les données compilées par le « Centre S. Daniel Abraham pour la paix au Moyen-Orient », plus de 80% d'entre eux pourraient être inclus dans Israël si ce pays annexe un peu plus de 4% de la Cisjordanie, ce qui est inférieur au 5% proposés par le président Bill Clinton il y a 12 ans.


Les diplomates ont été les plus concernés par la décision récente de Mr. Netanyahu de permettre la planification et de zonage – mais pas encore de la construction – dans une bande de six kilomètres du territoire connu sous le nom E-1 qui se trouve entre Jérusalem et Maale Adumim, une colonie avec une population de plus de 40.000. Les Palestiniens affirment que l'annexion israélienne de la terre séparerait leur future capitale Jérusalem-est de la Cisjordanie et bloquerait une route qui va du nord au sud entre les villes de Cisjordanie. Israël désire cette terre pour des raisons similaires et pour éviter que Ma'ale Adumim – qui devrait presque certainement être annexé à Israël dans un éventuel accord de paix – devienne isolé. Les deux parties insistent pour que l'autre puisse se contenter d'un corridor routier.
Il s'agit d'une question difficile qui doit être réglée à la table des négociations et non par décret. Mais l'approbation de zonage par Mr. Netanyahu est loin d'être le « coup presque fatal » à une solution à deux États tel que l'a annoncé le secrétaire général Ban Ki-moon.
Cette rhétorique exagérée est inappropriée à un moment où le Conseil de sécurité refuse de prendre des mesures pour arrêter le massacre de dizaines de milliers de civils – y compris de nombreux Palestiniens – par le régime syrien. Mais elle est également nuisible, car elle met la pression sur le président palestinien Mahmoud Abbas pour faire du « gel » de la construction une condition pour le début des pourparlers de paix. Mr. Abbas avait laissé entendre qu'il allait enfin mettre de côté cette demande ; c'est cette demande de la part des Palestiniens qui a empêché les négociations depuis les quatre dernières années. Si les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont réellement intéressés par les progrès qui pourraient permettre à un État palestinien de voir le jour, ils devraient insister auprès de Mr. Abbas pour qu'il cesse d'utiliser les colonies comme une excuse pour son comportement intransigeant - et refroidir leur propre rhétorique surchauffée.
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jeudi 10 janvier 2013

L'Égypte est-elle le prochain Soudan ?


À l'occasion de la célébration de la nouvelle constitution de l'Égypte islamique, le président Morsi s'est présenté devant la nouvelle chambre haute du Parlement – le Conseil de la Shura – afin de prononcer un de ses discours enthousiastes et déconnectés de la réalité dont il a souvent l'habitude. En réponse aux problèmes économiques de l'Égypte et du taux élevé de chômage, surtout chez les jeunes (plus de 30%), il a rappelé aux Égyptiens que « Dieu est celui qui subvient aux besoins de la famille » et parce que les Égyptiens sont de vrais croyants, un jour prochain, ils recevront leur revenu de la part de Dieu.
Le Président Morsi, qui a prononcé son discours devant le Conseil de la Shura le 30 décembre dernier, ne sait apparemment pas que d'autres cultures telles que celles des Japonais, des Coréens et des Chinois connaissent toutes un succès économique en dépit du fait qu'elles ont des systèmes de croyances différentes des siennes. Ces cultures ont été construites sur la valeur du travail, de l'éducation et de la modernisation. Sans doute que Dieu aide ceux qui s'aident eux-mêmes, qu'ils croient en lui ou non.
Le président a fortement minimisé la gravité de la dette égyptienne en disant que celle-ci représente seulement 87% du Produit Intérieur Brut du pays en 2012 ; pourtant, selon la plupart des économistes considèrent ce chiffre catastrophique.
Morsi s'est également accordé le mérite personnel pour l'augmentation du nombre de navires qui ont transité par le Canal de Suez et le nombre de visiteurs en 2012 à la station Sinaï de Sharm El Sheikh. En outre, il a publiquement (et sans vergogne) répété une page écrite par un de ses adversaires politiques, l'ancien candidat à la présidence le général Ahmed Shafik : Morsi a appelé au développement économique des terres à proximité du canal de Suez. Shafik, soit dit en passant, a fuit l'Égypte dans les jours qui ont suivi sa défaite lors des élections en juin 2012.
Le discours du Président Morsi a été dénoncé peu de temps après par les experts et les critiques qui se sont moqué de lui pour s'être accordé le crédit de la circulation des marchandises à travers le canal de Suez et de prendre, sans lui en donner le crédit, une idée de l'agenda de campagne de son adversaire.
Essam El-Erian, conseiller de Morsi et vice-président du Parti de la justice et de la liberté – le parti politique des Frères musulmans – travaille déjà selon la même logique. Il a demandé aux Juifs de revenir en Égypte, de laquelle ils ont été chassés dans les années 1950. De fait, dans une interview télévisée, M. El-Erian a exhorté les Juifs égyptiens vivant en Israël de revenir en Égypte et à contribuer à la reconstruction du pays.
Néanmoins, M. El-Erian a omis de mentionner que dans les années 1940 et début des années 50, les Frères musulmans – actifs depuis 1928 – avaient été responsables de la mort de centaines de Juifs égyptiens ; d'avoir bombarder le quartier juif du Caire ; et, dans un effort pour chasser les Juifs hors d'Égypte, d'avoir poser de nombreuses bombes incendiaires dans les entreprises juives, comme cela fut le cas dans les grands magasins Cicurel et Gatenio situés dans le centre du Caire. En outre, ce sont les Frères musulmans qui envoyèrent des milliers de « fedayin » pour lutter contre les Juifs en 1948 pendant la guerre israélo-arabe.


Il est important de noter que l'invitation d'El-Erian était exclusivement dirigée à l'encontre des Juifs égyptiens vivant en Israël et pas les Juifs vivant en Europe ou aux États-Unis.
Interrogé par ses interlocuteurs, Mr. El-Erian a admis que son invitation n'était qu'une tactique afin d'atteindre à long terme l'objectif des Frères musulmans qui consiste à vider Israël des Juifs pour faire place aux Palestiniens afin qu'ils puissent retourner dans leurs foyers. Il a également prédit la disparition d'Israël dans un avenir très proche.
Pour quelles raisons les Juifs égyptiens reviendraient-ils en Égypte, le pays le plus peuplé du Moyen-Orient où plus de 65% de la population est analphabète, où près de la moitié de la population vit en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté, et dans lequel d'autres minorités font maintenant face à leur élimination ?
La stratégie d'El-Erian consiste-t-elle vraiment à inviter les Juifs à revenir ou plutôt, à inciter les Coptes à quitter l'Égypte, ce qui est un sujet qu'il a soigneusement évité de mentionner ?
Dans son discours, il n'a pas prononcé un seul mot à propos de l'hostilité et de la discrimination à l'encontre de la minorité chrétienne copte égyptienne. Au cours des deux dernières années, après le soulèvement du 25 janvier et l'émergence des Frères musulmans et des salafistes, les attaques contre les chrétiens et les Églises ont fortement augmentées. Plusieurs églises ont été brûlées ; le 9 octobre 2011, des véhicules militaires blindés ont écrasé des manifestants pacifiques coptes, tuant plus de 20 personnes. Serait-il réellement réservé un meilleur sort aux Juifs ?
En réponse à l'invitation de El-Erian, d'autres membres des Frères musulmans ont élaboré leurs propres idées sur la façon de s'occuper des Juifs qui vivent en Israël. Le Sheikh Youssef El-Badri a suggéré qu'au lieu de les inviter en Égypte, pourquoi ne pas mobiliser les djihadistes pour qu'ils tuent les juifs là-bas ?


Il est peu probable que les Juifs égyptiens répondront positivement à l'invitation de El-Erian ; cependant, ils doivent savoir que la nouvelle Constitution a pour but de créer un État islamique en Égypte qui restreint sévèrement les droits des minorités. Son comité de rédaction a été contrôlé par les islamistes extrêmes. Le 22 novembre 2012 le Sheikh Yasser Borhamy, un des principaux membres du comité de rédaction de la Constitution, a déclaré lors de la réunion filmée avec des érudits salafistes et des prédicateurs que la « Constitution impose des restrictions complètes qui n'ont jamais été imposées par une constitution égyptienne » et « impose des restrictions à propos de la liberté de pensée, d'expression et de créativité. »
La vidéo dans laquelle le Sheikh Borhamy apparaît a confirmé que cette Constitution a été créée au profit des Frères musulmans et de la ligne dure islamiste de plusieurs factions afin de créer en Égypte un État islamique.
Borhamy a appelé à la légalisation du mariage avec des enfants : une fille aussi jeune que trois ans peut se marier parce que « c'est ce qu'Allah a dit. »
Le jour où Borhamy a fait ses commentaires au sujet de la Constitution, le Président Morsi s'est accordé pour lui-même des pouvoirs très étendus, y compris le pouvoir de préserver le comité de rédaction de la Constitution.
Dans la même vidéo, Borhamy a également remercié un autre membre du comité de rédaction – l'avocat islamiste Selim al-Awa – pour ses tactiques juridiques qui ont permis aux islamistes de « tromper » les membres chrétiens et libéraux, et rendre la Constitution légale.
Al-Awa a également contribué à écrire la Constitution du Soudan, un document qui ouvert la voie à la Sharia et a permis aux islamistes de la ligne dure au Soudan à rester au pouvoir pendant des décennies. Dans ce pays, la violence contre les chrétiens a commencé dans les années 1980, avec la montée en puissance de Omar Al-Bashir, avant même la violence plus largement connue commise au Darfour, plus récemment. Cette Constitution axée sur la Sharia a rendu la vie impossible aux Chrétiens et Animistes dans ce pays et finalement, en 2011, a conduit à la sécession du Sud-Soudan. Si c'est ce qui s'est arrié au Soudan, pouvez-vous imaginer ce que, dans quelques années, va pouvoir arriver aux Chrétiens d'Égypte?
Mr. Al-Awa a fait une réclamation à la télévision Al-Jazeera en 2010 selon lesquelles les églises et les monastères coptes en Égypte avaient des stocks d'armes pour tuer des musulmans, et a appelé à l'État à les inspecter. Suite à la demande de Mr. Al-Awa, les djihadistes ont attaqué et incendié plusieurs églises.
Il semble que les médias occidentaux ont été dupés par des messages optimistes de la Confrérie musulmans. Le Time Magazine a pensé un moment nommer Morsi son «  Homme de l'année » pour l'année 2012 en raison de son action réussie dans l'élaboration d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, une branche de la communauté musulmane Fraternité.
Le Times a ignoré – ou ne savait pas – que le Hamas et les islamistes voir ce cessez-le-feu non comme un traité de paix, mais comme une trêve temporaire ou « hudna » qui permet de gagner du temps pour transférer la connaissance nécessaire à la fabrication de missiles à longue portée de l'Iran pour les combattants islamistes du Hamas.
L'Égypte est maintenant totalement contrôlée par les islamistes et les djihadistes. Les femmes et les chrétiens sont opprimés, les médias et le système judiciaire de l'Égypte sont en état de siège.
Qu'ils le veuillent ou non, les dirigeants occidentaux ont besoin de réfléchir au type de relations qu'ils auront avec les Frères musulmans et le nouvel État islamique en Égypte.
Le régime islamiste en Égypte n'abrogera son traité avec Israël, comme il ne commencera pas une guerre contre l'Occident, du moins pas tout de suite.
De nombreux islamistes, y compris le Sheikh Mohammed Hassan, estiment qu'il est dans l'intérêt de l'Égypte d'attendre un peu avant d'annuler le traité qui lie l'Égypte à Israël. Hassan a parlé pour ces islamistes en 2011, lorsqu'il a dit : « Il n'est pas sage de commencer à parler d'un tel traité et d'inviter d'autres ennemis alors que nous essayons de bâtir un pays. » Pour le court terme, le régime islamique considère le traité signé en 1979 comme une hudna [cessez-le-feu]. En vertu de la règle des Frères musulmans, l'Égypte continuera à recevoir de l'argent de la part des États-Unis et à fournir un soutien au Hamas dans la bande de Gaza, tout comme l'Iran.
Si l'on regarde les vidéos dans lequel apparaît le Président Morsi – aussi récemment qu'en 2010 et 2011 – il est impossible de ne pas comprendre l'ordre du jour jihadiste des Frères musulmans.
Si les dirigeants occidentaux veulent éviter une catastrophe, et soutenir les Égyptiens qui s'opposent aux mauvais traitements des femmes et à la soumission de la minorité chrétienne d'Égypte, ils seraient bien avisés de réagir rapidement. Ce sont eux qui étaient à l'avant-garde de la révolution du 25 janvier. Même s'ils l'ont commencée, ils auront besoin de l'aide occidentale pour arracher le contrôle du nouveau système autocratique mis en place par les Frères musulmans. L'engagement de l'OTAN au Moyen-Orient l'année dernière est une démarche encourageante.
Michael Armanious
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Michael Armanious est un militant des droits coptes ; son blog est visible en cliquant ici. Ses articles ont été publiés dans le Boston Herald, PJ media, et The Commentateur. 
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Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.

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mercredi 9 janvier 2013

Historique (2) : la double promesse des Britanniques (1915-1917)


Nous avons appris précédemment qu'en 1923, la Société des Nations reconnut le rôle que la Conférence de San Remo avait confié le « Mandat sur la Palestine » à l'Angleterre, c'est-à-dire la responsabilité d'administrer le territoire qui couvrait la Palestine et la Transjordanie. Cette décision faisait suite à une série d'évènements que nous devons connaître si nous désirons avoir une connaissance adéquate de l'histoire. 
Pendant la première guerre mondiale (1914-1918), l'Angleterre avait encouragé les Arabes à entrer en guerre contre l'Empire Ottoman qui s'était allié avec l'Allemagne. En échange de leur engagement, l'Angleterre promis aux arabes de soutenir leur émancipation au lendemain de la guerre, lorsque l'Empire Ottoman aurait entièrement disparu. L'appui anglais devait se concrétiser par le soutien par le gouvernement de Londres à l'indépendance des arabes dans la région située entre d'une part : « la Perse à l'est et (d'autre part) la mer Méditerranée et la Mer Rouge à l'ouest. » De fait, les arabes se révoltèrent contre les Turcs à partir de juin 1916.
Des contacts entre les Britanniques et les Arabes eurent lieu pour discuter des lendemains de la chute de l'Empire ottoman. Les Britanniques étaient représentés parHenry McMahon, représentant diplomatique des britanniques en Égypte de 1915 à 1917. De leur côté, les arabes étaient représentés pas Hussein ben Ali, Chérif de La Mecque. Hussein pensait que les Britanniques pourraient aider les Arabes à se détacher de l'Empire ottoman et à obtenir leur indépendance.
Hussein et McMahon échangèrent plusieurs lettres. Dans sa lettre datée du 24 octobre 1915, McMahon écrivit : « La Grande Bretagne est prête à reconnaître et supporter l'indépendance des Arabes dans toutes les régions à l'intérieur des limites demandées par le Chérif de La Mecque. »
Après la guerre, il y eut un désaccord entre les anglais et les arabes à propos de la Palestine : son territoire était-il inclut dans la promesse anglaise à propos de l'émancipation ? Selon les anglais, ce n'était pas le cas ; cependant, les arabes estimaient qu'ils avaient bel et bien reçu la promesse que leur indépendance inclurait le territoire palestinien.

Sir Arthur James Balfour
Durant la même période, les Britanniques étaient également en contact avec les représentants du mouvement sioniste. Suite aux nombreux pogromes dont ils avaient été les victimes, un nombre de plus en plus grand de Juifs envisageaient leur retour sur la terre de leurs ancêtres comme la seule solution possible. De fait, à compter de la fin du 19ième siècle, le sionisme avait redonné à l'ancienne terre juive son importance capitale. En novembre 1917, le ministre britannique des Affaires Étrangères – Arthur James Balfour – adressa une lettre à Lionel Walter Rothschild – président de la Fédération Sioniste – dans laquelle il était écrit :
« Cher Lord Rothschild,
J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui.
Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste. » Arthur James Balfour
Quelle était la raison de l'attitude apparemment favorable de l'Angleterre aux demandes sionistes ? Il y a plusieurs possibilités. Balfour lui-même savait pertinemment que les promesses faites par son gouvernement aux Arabes semblaient pour le moins contradictoires avec celles faites aux sionistes. Sans doute, les besoins britanniques pendant la première guerre mondiale, ainsi que les intérêts à long terme de cet État dans cette région du monde furent déterminants. Dans tous les cas : « ce ne fut pas les leaders sionistes qui apprirent aux Anglais combien ils avaient besoin de la Palestine, ni eux qui les chassèrent du pays. » (Mayir Vereté)
Savoir avec certitude quelles étaient les intentions anglaises dépasse largement le cadre de cette Édition. Il existe un débat entre historiens et il n'est pas facile d'éviter les erreurs de jugement. Pour autant, il semble vraisemblable que les anglais aient tenu un double discours : un d'apaisement à l'intention des arabes – lorsqu'ils eurent besoin de leur appui pendant la guerre – et un de promesses envers l'aspiration juive pour la Palestine.
À suivre...
Bibliographie suggérée
Antionus, George. The Arab Awakening. New York : Capricorn Books, 1965.
Khouri, Fred J. Tha Arab-Israeli Dilemma. Syracuse : Syracuse University Press, 1985.
Laqueur, Walter, & Bayy Rubin, ed. The Israel-Arab Reader : A Documentary History of the Middle East Conflict. New York : Penguin books, 1984.
Yahya Armajan. Middle East, Past and Present. Englewood Cliffs : Prentice-Hall, 1970.
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lundi 7 janvier 2013

Israël et la Cour pénale internationale


Avec la résolution A/67/L.28 à propos du statut de la Palestine à l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.) qui été adoptée à une majorité écrasante à l'Assemblée générale le 29 Novembre 2012, le statut de l'Autorité palestinienne a été modifié du statut d'observateur permanent à l'ONU pour devenir mai un État non-membre observateur. Bien que la résolution ne signifie pas nécessairement que tous les États, y compris les neuf qui ont voté contre la résolution et les 40 qui se sont abstenus, doivent maintenant reconnaître la Palestine comme un État, cela signifie que la Palestine aura accès aux Nations Unies et autres institutions internationales, y compris la Cour pénale internationale .
Pour de nombreux observateurs, ceci a été salué comme un grand triomphe pour la Palestine, et certains prévoient que la Palestine demandera bientôt son adhésion à la Cour pénale internationale afin de porter plainte contre des responsables israéliens pour le blocus de Gaza, les attaques disproportionnées, contre les punitions collectives et des Palestiniens et l'occupation de la Cisjordanie. Cependant, comme on le verra ci-dessous, une demande d'adhésion à la Cour se révélera être une arme à double tranchant pour la Palestine. Israël ripostera inévitablement à l'encontre des responsables palestiniens, y compris des membres du Hamas, en les accusant d'attaques délibérées contre des cibles civiles en Israël.
Le droit de la Palestine de déposer des réclamations sans le consentement d'Israël
Conformément à l'article 12 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, la Cour pénale internationale peut exercer sa compétence, si : (i) une infraction a été commise sur le territoire d'un État membre la Cour pénale internationale ou à bord d'un navire ou d'un avion enregistré auprès d'un État membre, ou (ii) si la nationalité de l'accusé est un État membre, ou (iii) si l'État en question reconnaît la compétence de la cour. Israël n'est pas un État membre de la Cour pénale internationale. Par conséquent, la seule façon dont les responsables israéliens pourraient être jugés par la Cour serait : (i) si l'Israël accepte la compétence de la Cour, ce qui, étant donné la conduite passée d'Israël est hautement improbable, ou (ii) si une infraction relevant de la compétence de la Cour est commise sur le territoire d'un État membre de la Cour pénale internationale ou à bord d'un navire ou d'un avion enregistré auprès d'un État membre. Cela signifie que si la Palestine devient un État membre de la Cour, ce qui peut maintenant être le cas à la suite de la reconnaissance conférée par la résolution A/67/L.28, elle pourrait porter plainte contre des responsables israéliens devant la Cour pour les crimes survenus sur le territoire palestinien.


Le nouveau droit de la Palestine est-il solide ?
La nouvelle situation ressemble à un changement majeur dans la politique et les relations d'Israël et de la Palestine car la Palestine peut maintenant poursuivre les responsables israéliens devant la Cour pénale internationale sans le consentement d'Israël. Cette situation est si importante que certains pays, dont le Royaume-Uni, ont cherché un engagement de la part des dirigeants palestiniens selon lequel la Palestine ne déposerait pas plainte contre Israël devant la Cour pénale internationale ; uniquement selon cette condition, ces pays étaient prêts à voter la résolution A/67/L.28. Lorsque le Royaume-Uni n'a pas reçu cet engagement, il s'est abstenu lors du vote de la résolution. 
Cependant, même si l'éventualité de l'adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale apparaît probable, elle pourrait, selon certains commentateurs, faire dérailler le processus de paix israélo-palestinien. La réalité est que la Cour ne devrait pas jouer un rôle important dans les relations entre les deux nations. Les dirigeants palestiniens sont tout à fait conscients que si la Palestine devait adhérer à la Cour pénale internationale et déposer une plainte contre Israël, Israël riposterait immédiatement par une contre-demande. Dans ce cas, les Palestiniens trouveraient rapidement que leur adhésion à la Cour est une arme à double tranchant : la Palestine ne serait pas seulement en droit de jouir du recours devant la Cour, mais elle serait aussi vulnérable aux actions intentées contre elle. Parmi les revendications sur lesquelles la Cour détient la compétence, il est possible faire valoir que la Palestine, à travers son bras armé de la bande de Gaza dirigée par le Hamas, est beaucoup plus vulnérable aux allégations portées contre elle que l'est Israël.

 (Militant du Hamas qui dirigent des roquettes en direction d'Israël)

Par exemple : il serait difficile de caractériser le blocus de la bande de Gaza ou les contre-attaques disproportionnées d'Israël comme des crimes relevant de la compétence de la Cour, sous le motif d'assassinat ou d'extermination "commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque »(art. 7.1 SICC). Israël pourrait faire valoir que le blocus et les attaques n'ont jamais été dirigées contre des civils, mais plutôt contre des militants du Hamas qui ont à plusieurs reprises tiré des roquettes sur des zones civiles en Israël. D'autres crimes supposés, comme la punition collective des Palestiniens et les colonies sont, selon les termes de Kevin Jon Heller en date du 29 novembre 2012 intitulé « Juris Opinio », «  empreints d'ambiguïté et difficiles à prouver. » 
La défense contre les réclamations israéliennes
La Palestine, en revanche, se heurterait à de grandes difficultés pour se défendre contre une réclamation israélienne selon laquelle le Hamas a tiré des roquettes dirigées contre des civils à Tel Aviv et à Jérusalem, ce qui constituent des crimes contre l'humanité. Si Israël pouvait prouver que des roquettes ont été tiré au hasard sur des cibles civiles, les dirigeants palestiniens pourraient être tenus coupables d'avoir violé le principe de distinction (discrimination), un précepte fondamental du droit international humanitaire qui exige que les parties à un conflit fassent la distinction entre la population civile et les combattants afin d'épargner les populations civiles et les biens.
La direction du Fatah palestinien pourrait faire valoir que les tirs de roquettes étaient sous le contrôle exclusif du Hamas, une entité non étatique qui ne représente ni le peuple palestinien, ni ne sert l'autorité légitime du gouvernement de la Palestine. Cependant, un tel argument serait sans doute futile. Le droit pénal international au cours du siècle dernier a de plus en plus reconnu des acteurs non étatiques comme des violateurs potentiels du droit international. De fait, il existe un intérêt nouveau et croissant dans l'attribution des responsabilités à l'encontre de ces acteurs pour les actions qu'ils mènent. Il y a donc une tendance dans le droit national et international à trouver une juridiction criminelle dans de tels cas. Même la Charte de 1945 du Tribunal militaire international (Charte de Londres), qui a établi les lois et les procédures du Tribunal de Nuremberg à propos des crimes jugés contre le régime nazi, pourrait être interprété comme s'appliquant aux acteurs non étatiques. Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a précisé que les crimes commis par des acteurs non étatiques pouvaient être poursuivis et le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie est allé jusqu'à condamner un certain nombre d'acteurs non étatiques pour crimes contre l'humanité.
Suivant cette tendance, la Cour pénale internationale permet des poursuites individuelles des acteurs non étatiques. Dans sa définition des « crimes contre l'humanité », les Statuts de la Cour exigent que les attaques dirigées contre la population civile impliquent un « comportement qui consiste en la perpétration multiple [d'assassinat, d'extermination, d'esclavage, etc.] contre une population civile, en application ou dans la poursuite d'une politique d'État ou l'organisation d'une telle politique ayant pour but une telle attaque » (art. 7,2 SICC). Ainsi, en incluant « l'organisation d'une telle politique », les Statuts de la Cour peuvent être interprétés comme incluant les actes des organisations, comme les mouvements d'insurrection ou d'autres groupes comme le Hamas qui n'ont pas nécessairement un lien clair avec l'action de l'État.
Conclusion
La mise à jour à l'Assemblée générale du statut de la Palestine comme État non membre observateur est plus compliqué qu'il n'y paraît à première vue. Bien que la mise à jour accordera à la Palestine des nouveaux droits en vertu du droit international, l'exercice de certains de ces droits, y compris le dépôt des réclamations contre des responsables israéliens devant la Cour pénale internationale, pourrait être plus préjudiciable à la Palestine qu'à Israël.
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Par John Balouziyeh
(Traduit de l'anglais avec l'autorisation de l'auteur. Cet article a été publié la première fois par la « Fondation Desmond Tutu pour la Paix. »)
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