jeudi 17 janvier 2013

Les colonies israéliennes : un obstacle à la paix ?


Il y a vingt-cinq ans, le gouvernement israélien visait ouvertement à renforcer les colonies de Cisjordanie qui pourraient bloquer l'apparition d'un État palestinien. Mais cette politique a changé à la suite des accords d'Oslo de 1993. Le gouvernement de Mr. Netanyahu, comme plusieurs avant lui, a limité la construction presque entièrement dans des zones que les deux parties s'attendent à voir annexer par Israël par le biais d'échanges territoriaux lors d'un éventuel règlement. Par exemple : les quartiers de Jérusalem où la construction neuve a été annoncé le mois dernier avaientété concédés à Israël par les négociateurs palestiniens en 2008.
Dans l'ensemble, la grande majorité des près de 500.000 colons à Jérusalem et en Cisjordanie vivent dans des zones proches des frontières d'Israël de 1967. Selon les données compilées par le « Centre S. Daniel Abraham pour la paix au Moyen-Orient », plus de 80% d'entre eux pourraient être inclus dans Israël si ce pays annexe un peu plus de 4% de la Cisjordanie, ce qui est inférieur au 5% proposés par le président Bill Clinton il y a 12 ans.


Les diplomates ont été les plus concernés par la décision récente de Mr. Netanyahu de permettre la planification et de zonage – mais pas encore de la construction – dans une bande de six kilomètres du territoire connu sous le nom E-1 qui se trouve entre Jérusalem et Maale Adumim, une colonie avec une population de plus de 40.000. Les Palestiniens affirment que l'annexion israélienne de la terre séparerait leur future capitale Jérusalem-est de la Cisjordanie et bloquerait une route qui va du nord au sud entre les villes de Cisjordanie. Israël désire cette terre pour des raisons similaires et pour éviter que Ma'ale Adumim – qui devrait presque certainement être annexé à Israël dans un éventuel accord de paix – devienne isolé. Les deux parties insistent pour que l'autre puisse se contenter d'un corridor routier.
Il s'agit d'une question difficile qui doit être réglée à la table des négociations et non par décret. Mais l'approbation de zonage par Mr. Netanyahu est loin d'être le « coup presque fatal » à une solution à deux États tel que l'a annoncé le secrétaire général Ban Ki-moon.
Cette rhétorique exagérée est inappropriée à un moment où le Conseil de sécurité refuse de prendre des mesures pour arrêter le massacre de dizaines de milliers de civils – y compris de nombreux Palestiniens – par le régime syrien. Mais elle est également nuisible, car elle met la pression sur le président palestinien Mahmoud Abbas pour faire du « gel » de la construction une condition pour le début des pourparlers de paix. Mr. Abbas avait laissé entendre qu'il allait enfin mettre de côté cette demande ; c'est cette demande de la part des Palestiniens qui a empêché les négociations depuis les quatre dernières années. Si les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont réellement intéressés par les progrès qui pourraient permettre à un État palestinien de voir le jour, ils devraient insister auprès de Mr. Abbas pour qu'il cesse d'utiliser les colonies comme une excuse pour son comportement intransigeant - et refroidir leur propre rhétorique surchauffée.

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