mercredi 27 février 2013

Le serpent est mort


Ce matin, le serpent qui était dans mon jardin est mort. Cela faisait déjà bien longtemps qu'il aurait dû disparaître de ce monde. Il était vicieux, rusé et incurable. Il lâchait son venin chaque fois qu'on lui en laissait l'occasion et sa méchanceté faisait peur à voir. 


Ce serpent était bien vieux. Sans doute, ne savait-il plus trop ce qu'il faisait, mais je n'en suis pas certain. Je l'avais vu quelques fois et ses yeux respiraient la haine.
Aujourd'hui, je marcherai l'esprit plus tranquille dans mon jardin. Il fait beau, le soleil brille et la journée est idéale pour un barbecue entre amis.
Quelle belle journée décidément !
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lundi 25 février 2013

La vertu des principes


S'il fallait énumérer les arguments qui ont été avancés en faveur du mariage pour les homosexuels, la liste serait certainement très longue. Pourtant, les deux principaux qui ont été cités sont sans doute l'égalité pour tous et l'absence d'atteinte aux droits d'autrui.
Égalité pour tous
La lutte pour l'égalité a été le sceau d'empreinte des partisans du mariage pour les homosexuels. « Il est injuste de refuser à certains (les homosexuels) ce qui est offert aux autres (les hétérosexuels). » Considérée sous cet angle, l'opposition au mariage pour les homosexuels était dénoncée comme contraire aux droits de l'homme et les partisans de cette opposition ont souvent été qualifiés de ringards et de réactionnaires.


Cette égalité pour tous a été présentée comme la volonté de libérer des citoyens de seconde zone et de supprimer les causes d'un ostracisme qui n'était pas digne de la France. Pays des Lumières et des Droits de l'homme, on se demandait de quelle façon certains Français pouvait s'opposer à une telle loi. De fait, le débat semblait tellement irréaliste qu'il a été rarement de mise. « Comment peut-on discuter avec des extrémistes ? »
Absence d'atteinte aux droits d'autrui
Le deuxième argument principal était celui de l'absence d'atteinte aux droits des personnes qui ne sont pas concernées par ce changement de la loi. En d'autres termes, en accordant le mariage aux homosexuels, on ne retire rien aux hétérosexuels. Partant, on ne comprenait pas les raisons d'une opposition de principe qui semblait être d'un autre âge.
Ajouté à l'argument de l'égalité pour tous, celui de l'absence d'atteinte aux droits d'autrui a ressemblé à un coup de massue auquel il devenait difficile de répondre. Si l'on ne retire rien aux autres, pour quelle raison pourrions-nous nous opposer au projet de loi ?
Des principes essentiels
Les deux principes que nous avons annoncés sont d'une importance capitale : l'égalité pour tous et l'absence d'atteinte aux droits d'autrui. C'est pour les mêmes principes que je m'oppose à l'interdiction du foulard musulman dans les écoles françaises.
L'école est une obligation pour tous. L'enseignement est une chose trop importante pour en exclure une catégorie de citoyens. L'égalité pour tous doit concerner l'éducation et pas seulement le mariage. Les risques d'enfermer des individus dans une catégorie de citoyens de seconde classe doivent être combattus avec la même force, pour les homosexuels comme pour les étudiants.
En laissant les Musulmanes croyantes entrer dans les écoles françaises, on n'ôte rien aux autres Français. Ceux qui allaient déjà à l'école pourront évidemment continuer à y aller. D'aucune façon, les droits des étudiants ne seront atteints par le fait que certains d'entre eux portent un foulard.
Si rien n'est enlevé à la majorité, nous ne possédons aucune raison pour interdire nos écoles à une minorité. Nous devons être aussi pointilleux et intransigeants à défendre les droits de la jeunesse française que celle d'une communauté que son orientation sexuelle rend différente de la majorité. Si nous possédons des principes pour les uns, nous devons les posséder pour les autres.
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jeudi 21 février 2013

Israël : négociations pour la formation d'un gouvernement


Depuis les élections législatives du 22 janvier en Israël, l'intérêt des médias pour les négociations qui doivent permettre la formation d'un gouvernement s'est évaporé. Sans doute, les journalistes attendent qu'un gouvernement soit annoncé ; alors, les commentaires pourront reprendre à propos de sa composition, de ses objectifs... Pourtant, si nous suivions de plus près cette période, nous pourrions en tirer deux enseignements importants : le premier pour la France et qui concerne le mode de scrutin de la proportionnelle intégrale ; le second pour Israël et les intentions réelles du premier ministre israélien actuel et sans doute futur : Benyamin Netanyahou.
La proportionnelle intégrale
En comparant les résultats des élections législatives française et israélienne, on peut apprécier à sa juste valeur l'impact de la proportionnelle intégrale.
Le Parti socialiste et le parti du Likoud ont obtenu des résultats à peu près semblables : 29.35% des votes au premier tour pour le premier et 23.32% pour le second. En absence de scrutin proportionnel en France, cela a permis au Parti socialiste d'obtenir 48.53% des sièges. D'autre part, en Israël qui possède un mode de proportionnelle intégral, le Likoud a obtenu seulement 25.8% des sièges.
Benyamin Netanyahou – chef du parti du Likoud – doit donc assembler autour de lui un nombre suffisamment important d'autres partis politiques afin d'atteindre une équipe gouvernementale dont le poids minimum représentera 61 sièges, ce qui est la majorité absolue des sièges du parlement israélien.
Ainsi, depuis le 2 février – date à laquelle le Président israélien Shimon Peres a demandé officiellement à monsieur Netanyahou de former le prochain gouvernement – le Premier ministre négocie avec chaque parti politique afin de savoir s'il pourra constituer une équipe de parlementaires qui représentera la majorité au parlement.
Imaginons que la proportionnelle intégrale existe en France. L'Assemblée nationale serait alors composée de la façon suivante :


On note immédiatement une différence majeure avec l'Assemblée nationale issue du scrutin majoritaire : non seulement le Parti socialiste ne s'approche pas de la majorité absolue à lui seul, mais l'ensemble des partis politiques de gauche ne représente que 49.30% des sièges, tandis que les partis de droite sont majoritaires avec 50.70% des sièges.
En conservant la logique du système israélien selon lequel aux lendemains d'une élection législative le président de l'État demande au responsable du parti politique le plus apte à trouver une majorité, on mesure la difficulté. François Hollande aurait sans doute demandé à Jean-François Copé – secrétaire générale de l'UMP – à former le gouvernement. De fait, la droite est majoritaire, mais seulement en comptant les voix du Front national. Ainsi, l'équation aurait simple pour la droite : gouverner avec le Front national ou... être dans l'opposition.
Si François Copé avait finalement était incapable de trouver une majorité pour gouverner, François Hollande en aurait alors confié la mission à Martine Aubry. Pour les responsables du Parti socialiste, le pari n'aurait pas été plus simple. En réunissant les partis de gauche, on obtient seulement 49.30% des sièges. Il aurait alors fallu que le Parti socialiste parviennent à convaincre un petit nombre de députés de droite à soutenir une majorité de gauche. Ensuite, les négociations auraient commencé pour tenter de former un gouvernement majoritaire qui aurait tenu compte des nombreuses tendances des différents groupes qui l'aurait composé.
On le comprend facilement : la situation aurait été beaucoup plus difficile que celle du président Hollande et du Parti socialiste dans l'assemblée issus du scrutin majoritaire. C'est pour éviter ce casse-tête qu'aucun représentant des principaux partis politiques français ne peut être favorable à la proportionnelle intégrale.
L'argument que ces responsables avancent régulièrement pour s'opposer à la proportionnelle est celle de l'instabilité qui verrait le jour suite à des élections. S'il est certain que la tâche de former un gouvernement majoritaire est plus ardue et que l'assurance de terminer son mandat aux dates prévues moins grande, il est inexact de prétendre que cette instabilité a des conséquences négatives sur la situation économique d'un pays. De fait, aucune étude sérieuse n'a pu démontrer qu'un changement fréquent de gouvernement remet en cause la santé économique d'un pays.
Ainsi, en ignorant la proportionnelle intégrale, nos représentants politiques s'assurent une formation tranquille du gouvernement (lorsqu'ils remportent les élections) et des mandats qu'ils sont persuadés de compléter. En d'autres termes, leurs conditions de travail sont meilleures de celles des politiciens qui doivent subie le scrutin de la proportionnelle intégrale. Ceci aux dépends de la population qui ne voit pas ses choix se refléter dans la composition de leur parlement.
À suivre...
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mercredi 20 février 2013

Une laïcité ouverte (4)


(Ceci est la troisième partie d'une série d'articles à propos du concept de laïcité ouverte. Afin de lire la troisième partie, cliquez ici.)
Intégrer plutôt qu'assimiler
Parvenu à ce stade de notre réflexion, nous pouvons d'une façon légitime poser la question suivante : « Pour quelle raison devons-nous prêter une oreille attentive aux demandes d'accommodements raisonnables ? » Dit autrement, nous pouvons réfléchir sur les raisons pour lesquels notre société ne devrait pas être prise et acceptée comme elle est, sans que nous soyons obligés de changer.
La raison qui nous demande d'essayer d'accéder aux demandes d'accommodements raisonnables et le respect que nous devons afficher envers tous les citoyens de notre société, peu importe leurs origines, leurs croyances, la couleur de leur peau...
Le respect mutuel est la base d'une vie sociétale dans laquelle la paix doit régner. Ici, il n'est pas question du droit de la majorité face aux minorités (ce qui est le cas, par exemple, lors d'élections), mais plutôt de l'attention que les droits de l'homme, la liberté de conscience... exigent de nous tous.
Ainsi, c'est selon une approche marquée par le compromis que nous devons aborder les demandes diverses de groupes de personnes. Il existe l'idéal et la réalité. Si tout peut être demandé, tout ne peut certainement pas être accordé. Nous avons indiqué précédemment les quatre critères principaux sur lesquels toutes les demandes doivent être étudiées et – le cas échéant – acceptées (coût raisonnable, pas de bouleversement dans le fonctionnement de l'organisme ou de l'établissement, absence d'atteinte aux droits d'autrui et absence de problèmes liés à la sécurité ou à l'ordre public.)
Nous devons toujours penser à minimiser les risques d'aliéner une personne, de marginaliser un groupe d'individus ou de tenir à l'écart certaines personnes qui composent notre société. S'il existait un seul critère pour juger de la valeur d'une démocratie, ne devrait-il pas être celui-ci : l'attention que nous portons aux minorités ? Notre objectif ne doit pas être de forcer ou d'inciter chaque citoyen à vivre selon la volonté de la majorité. Plutôt, notre fierté doit être celle d'accorder à ceux qui sont différents de cette majorité, le maximum d'attention afin qu'ils puissent développer un sentiment d'appartenance au groupe. En peu de mots : nous devons éviter les rejets catégoriques et non justifiés.
L'héritage chrétien en France
Une des raisons qui est souvent donnée pour justifier le refus d'accommodements raisonnables est la suivante : « Notre société a fonctionne de la sorte depuis des siècles, pourquoi devrions-nous changer autant de choses pour certaines personnes ? »
Pour répondre à cette question, nous devons faire référence au concept de « catho-laïcité. » Selon ce concept, la laïcité en France en est une qui prend ses racines dans le passé chrétien de ce pays et qui – sans que ses habitants s'en aperçoivent toujours – prend garde à ne pas bousculer le quotidien des Chrétiens.
De nombreux exemples peuvent être cités afin d'étayer la justesse de ce concept. Nous en citons seulement quelques uns :

  • Les jours de fêtes importants de la religion chrétienne sont fériés en France ;
  • La religion chrétienne n'impose le port d'aucun signe religieux pour les personnes ;
  • Aucun aliment est interdit dans la religion chrétienne ;
  • La mixité n'est pas proscrite par le Christianisme ;

Dans ce contexte, est-il anormal que des personnes qui appartiennent à d'autres religions éprouvent de la difficulté dans leur quotidien ? Sur quelles bases pourrions-nous leur refuser le droit de voir ôter ces obstacles ? La diversification religieuse que la France a connu depuis un siècle doit être pris en compte afin de ne pas créer une catégorie de citoyens qui se sentent opprimés et peu respectés dan leurs croyances religieuses.
Le « problème » musulman
Même si notre réflexion concerne la totalité des citoyens français, nous devons admettre que très souvent, les demandes d'accommodements raisonnables sont le fruit de personnes de religion musulmanes. Les plus récents évènements (port du foulard, prières dans les rues, viande halal...) concernent la communauté musulmane.
Ainsi, devons-nous penser que cette communauté possède certaines caractéristiques qui lui sont spécifiques (exigences de la religion, impossibilité d'atteindre un compromis, moindre désir de s'intégrer...) ? Nous ne le pensons pas.
De fait, si l'on compare la communauté musulmane – ses traditions, sa façon de vivre, les spécificités de sa religion – avec la communauté juive, les différences sont suffisamment nombreuses qui expliquent les raisons pour lesquelles ces deux communautés sont mises devant des défis peu semblables.
Les Juifs religieux respectent d'une façon stricte la non-mixité hommes-femmes dans la plupart des aspects de leur vie. Pour la quasi-totalité d'entre eux, cette réalité représente un obstacle infranchissable quant à leur participation à un système public d'éducation. En d'autres termes : si le débat sur le port de symboles religieux dans les écoles concerne avant tout les Musulmans, c'est que les Juifs religieux n'y envoient pas leurs enfants.
Une femme juive religieuse se couvre la tête, comme le font les femmes musulmanes. Cependant, dans le cas de femmes juives, une perruque est acceptable. Ainsi, malgré la loi française qui interdit le port de signes dans les écoles, une femme juive religieuse peut s'y rendre avec sa perruque sans être remarquée.
Les Juifs possèdent des interdictions plus strictes que les Musulmans en ce qui concerne la nourriture. Ainsi, si un Juif religieux peut manger uniquement les aliments qui lui sont permis, il faut ces aliments aient été préparés et cuits dans des récipients qui n'ont accepté précédemment aucun aliment qui lui est interdit. Cela interdit aux Juifs religieux la possibilité de manger dans les cantines des écoles, les restaurants d'entreprise... Ainsi, nous n'entendons jamais parler de demandes spécifiques de la part de Juifs pour les repas qui sont servis dans les écoles... car ils n'y mangent pas.
Enfin, il existe une différence importante : celle du poids démographique. Si les juifs représentent environ 0,1% de la population française, les Musulmans représentent entre 5% et 8%. Il n'est donc pas étonnant que les demandes d'accommodements soient plus nombreuses de la part des Musulmans que celles qui émanent des Juifs.
Ces exemples – et bien d'autres – démontrent que nous ne devons pas penser à une certaine intransigeance de la part des Musulmans de France, ni à une absence de vouloir adopter les valeurs de la République. Plutôt, nous sommes face à une communauté dont le poids démographique est significatif et qui possède ses propres règles religieuse.
À suivre...
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mardi 19 février 2013

Affaire Mohammed Al Dura : que disent les experts ?


(Pour faire suite à mon article publié il y a quelques jours à propos de l'affaire Mohammed Al Dura, je vous propose de lire cette analyse intéressante publiée par le site JuriGuide qui étudie l'actualité juridique.
Après avoir retracé la genèse du procès, nous nous pencherons sur les incohérences que les différentes analyses balistiques et médicales ont mises en lumière. Pour prouver sa bonne foi Philippe Karsenty était tenu, entre autres conditions, de mener une enquête préalable sérieuse. Les recherches du prévenu se sont donc appuyées sur l’analyse méthodique des informations relayées par France 2 à propos des faits survenus le 30 septembre 2000.

La version de France 2 est la suivante : les soldats israéliens, situés à 80 mètres du père et de l’enfant ont délibérément tiré de manière continue et pendant 45 minutes sur leur cible. Le père a reçu 12 balles d’armes de guerre et a été grièvement blessé tandis que la fusillade a eu raison de l’enfant dont le corps a été perforé par 3 balles.



Un rapport balistique en contradiction avec les déclarations du caméraman Talal Abou Rahma

Mettons pour l’instant de coté les doutes concernant l’authenticité des images et concentrons nous sur les expertises factuelles, à commencer par le rapport balistique. En observant les reconstitutions visuelles de l’affrontement qui opposait Israéliens et Palestiniens ce jour là, on s’aperçoit que la position israélienne se situait de l’autre coté du carrefour de Netzarim. Si les balles provenaient DU FORTIN israélien, leur trajectoire biaisée aurait dû griffer le mur et non lui imprimer des traces rondes et nettes comme c’est le cas sur les images du reportage.

En outre, on observe également que les balles sont pour la majorité localisées à gauche et à une distance respectable du père et de l’enfant. Or à 80 mètres de distance, sur une cible fixe, un tireur entraîné loge 100% de ses balles dans un cercle de 10 centimètres de diamètre. Que dire alors de 45 minutes de fusillade intempestive au cours de laquelle Talal Abou Rahma affirme que des centaines de coups ont été tirés ?

Des corps anormalement résistants aux balles

Quand on regarde le corps des deux victimes, on n’aperçoit pas de traces de sang, ni sur les vêtements, ni sur leur corps, ni sur le mur. Les experts médicaux sont pourtant formels, et le bon sens aurait suffi à arriver à la même conclusion. Selon le rapport du médecin qui a examiné le corps de Mohamed, le garçon aurait été touché de face à la poitrine par des balles transfixiantes. Les sorties de ces balles provoque habituellement un flot sanguin qui aurait du être visible sur les images du reportage.

Jean-Claude Schlinger, expert balistique près la Cour d’appel, déclare à ce propos : « Si la blessure au ventre avait été transfixiante comme le déclare un médecin, des projections de sang et de chair seraient visibles sur le mur, ce qui n’apparaît pas sur les photographies couvrant les dix secondes qui suivent le reportage de France 2. »

Même constat pour le père qui aurait reçu 12 balles selon France 2. Ses interviews dévoilent les cicatrices de son avant-bras droit dues à la fusillade. Elles sont rectilignes, ce qui ne correspond pas à des impacts de balles.

A ces nombreuses invraisemblances s’ajoutent la rétention d’images de France 2, les rétractations du caméraman ainsi que les incohérences des médias concernant la mort de l’enfant. Eclairages à venir dans nos prochains articles.
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lundi 18 février 2013

Accord de paix : propositions


Tandis qu'Israël est entrain de se doter d'un nouveau gouvernement – et que les Palestiniens ne s'entendent toujours pas entre Hamas et Autorité palestinienne – je n'oublie pas que le plus important sera pour les parties concernées d'atteindre la paix. Cette paix, Israël la mérite depuis 1948, date à laquelle l'ONU a confirmé sa déclaration d'indépendance et que les Arabes ont combattue ; le peuple palestinien la mérite, lui qui a eu le malheur d'avoir des leaders qui ont toujours été intéressés à d'autres objectifs que la paix. 
Le président américain Barack Obama a déclaré récemment qu'il se rendrait dans la région au mois de mars. L'occasion doit être saisie pour relancer un processus de paix moribond. Pour cela, il faudra convaincre les leaders politiques israéliens que le statu quo ne peut plus durer, pour le bien du peuple palestinien avant tout, mais également pour les Israéliens eux-mêmes. D'autre part, il faudra convaincre les leaders politiques palestiniens de choisir le chemin de la paix. Pour le Hamas, ses dirigeants devront décider de mettre fin à leur volonté d'éradiquer l'État d'Israël – ce qui signifie cesser la lutte armée et reconnaître l'État hébreu – et pour l'Autorité palestinienne, il faudra que Mahmoud Abbas ait le courage de désavouer le Hamas – si celui-ci continuait sur son chemin actuel – et de retourner à la table des négociations qu'il a abandonnée depuis plusieurs années.


Je présente ci-dessous ce qui serait mes propositions au Président américain si j'étais son conseiller. En agissant de la sorte, j'utilise le privilège du citoyen du monde qui possède un accès à internet et la possibilité d'exposer ses idées sans être menacé d'aucune sorte. Ses propositions sont évidemment ouvertes aux critiques constructives ; leur caractéristique est de se vouloir réalistes et de mettre la notion de compromis au centre des pourparlers. (Pour avoir plus d'explications à propos de ma démarche, on peut lire ce texte.)

Présupposés
  • Les parties prenant part aux négociations adhèrent au concept de « deux nations, deux États » qui signifie la reconnaissance mutuelle et le droit des deux parties à vivre dans leur propre pays. Du côté palestinien, cela exclut pour l'instant le Hamas, tandis que du côté israélien, le premier ministre Benyamin Netanyahou devra s'assurer que ce concept recevra un accueil positif (c'est-à-dire majoritaire) à la Knesset.
  • Les parties s'engagent à faire ratifier par leur parlement respectif l'accord qu'elles auront signé.

Points de négociation
1. Limites territoriales de 1967
Les futures frontières entre les deux États devront suivre à peu de chose près les limites tracées après le conflit de 1967 (accord de principe de Mahmoud Abbas).

2. Statut de Jérusalem
La ville de Jérusalem doit être la capitale des deux pays. Cela signifie que ce qu'on appelle aujourd'hui « Jérusalem-est » deviendra la capitale de l'État de Palestine (accord de principe de l'ancien premier ministre israélien Ehud Olmert)1.

3. Droit de retour des réfugiés palestiniens
Les deux parties discuteront d'un accueil symbolique en Israël d'un nombre limité de familles palestiniennes2 originaires de ce qui est aujourd'hui l'État d'Israël. À l'exception de ce geste symbolique, la partie palestinienne accepte d'abandonner la revendication du droit de retour des Palestiniens3.

4. Sécurité des Israéliens au sein de l'État palestinien
Les deux États s'engagent à assurer la sécurité de tous leurs citoyens, sans égard pour leurs croyances religieuses. Conséquemment, il sera offert aux Israéliens qui vivent aujourd'hui dans ce qui sera le futur État palestinien d'obtenir la nationalité palestinienne. Leur sécurité sera – d'une façon provisoire – assurée conjointement par les forces de police palestinienne et israélienne.

5. Levée du blocus de Gaza
Dans les jours qui suivront la signature par les deux parties du traité de paix, Israël mettra fin au blocus de la bande de Gaza (c'est-à-dire du contrôle de l'espace maritime de la bande de Gaza.

Alternatives au traité de paix 
Dans l'éventualité où ce traité de paix ne pourrait pas être signé par les deux parties4, il sera mis fin aux négociations entre celles-ci. Il sera alors demandé à la communauté internationale (à travers le Conseil de sécurité de l'ONU) de reconnaître les frontières actuelles de l'État d'Israël – avec la ville de Jérusalem en sa totalité comme capitale de cet État – comme définitives. En même temps, il sera laissé aux Palestiniens le choix de choisir leur préférence : un État palestinien qui inclurait les territoires actuels de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, d'envisager une annexionde la bande de Gaza par l'Égypte, de créer une confédération entre la Cisjordanie et la Jordanie ou d'autres éventualités qui pourront voir le jour.
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Notes
1 Pour les Israéliens, cet aspect du traité sera certainement le plus difficile à faire accepter par leur parlement. Nous pensons toutefois que cela sera possible en considérant l'effort demandé aux Palestiniens en ce qui concerne le droit de retour des réfugiés (voir point suivant).
2 Un accord devrait intervenir sur l'accueil de quelques centaines de familles.
3  L'origine précise de l'existence des réfugiés est un sujet qui ne fait pas l'unanimité chez les historiens. Dans tous les cas, dans la mesure où un effort important est demandé à la partie israélienne en ce qui concerne le statut de Jérusalem, il est demandé un effort tout aussi conséquent aux Palestiniens.
4 Vraisemblablement à cause du refus israélien de séparer la ville de Jérusalem ou le refus palestinien d'abandonner la revendication du droit de retour pour les réfugiés.
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Accord de paix : explicatif


Je publie aujourd'hui un accord de paix entre Israël et les Palestiniens issu de ma réflexion. Cet accord se veut réaliste et place l'atteinte de la paix comme une obligation. Comme tous les compromis, on pourra estimer qu'il est satisfaisant... pour aucune partie. Pourtant, si l'on garde la paix comme objectif obligatoire, il n'existe pas d'autres possibilités que les compromis.


Cet accord tient compte des aspects suivants :

  • Chacune des deux parties sont déjà prêtes à s'entendre sur les frontières du futur État palestinien : celles de l'armistice de 1967.
  • Chacune des deux parties possède un élément de négociations qu'elle sait perdu d'avance, mais qu'elle conserve afin de le faire peser dans les négociations.
    Du côté palestinien, la revendication du droit au retour des réfugiés palestiniens ne pourra jamais être acceptée par l'État d'Israël. La raison de cette impossibilité est double : 1) Israël estime que si les Palestiniens avaient accepté en 1947 la décision de l'ONU de voir créer deux États – un juif et un arabe – côte-à-côte, il n'y aurait pas eu de réfugiés. 2) Dans tous les conflits, la notion de « réfugiés » a toujours été accordée aux personnes qui ont fui un lieu géographique particulier, mais pas à leurs descendants. L'exception qui a été faite pour les réfugiés palestiniens n'a jamais été acceptée par l'État d'Israël. La différence entre ces deux définitions est importante : 800 000 personnes dans le premier cas et plus de 4 millions dans le second. 3) Il semble impossible de demander à un pays d'à peine plus de 6 millions d'habitants d'accueillir plus de 4 millions d'habitants.
    Du côté israélien, l'idée de séparer la ville de Jérusalem et d'en faire une capitale pour deux pays touche le cœur de l'immense majorité des Israéliens. Pour différentes raisons (politiques, de sécurité, religieuses...) cette possibilité semble hors de vue. Pourtant, devant l'insistance des Palestiniens à faire de cette ville leur capitale, on envisage difficilement qu'un accord puisse être trouvé qui laisserait toute la ville aux mains israéliennes. Ainsi, même si les aspects sécuritaires ne devront pas être ignorés – et qu'une formule devra être trouvée afin que des éléments déstabilisateurs ne pourront pas s'introduire en Israël depuis Jérusalem, les Israéliens n'auront pas d'autres choix que de partager la ville en deux.
  • Des alternatives au traité de paix sont proposées. La raison est qu'il nous semble peu probable que le Hamas puisse donner son accord à un tel traité. L'avenir dira si ce mouvement acceptera de changer son approche, mais dans la mesure où cela ne nous semble pas être le cas, ces alternatives permettent de sortir d'une situation qui serait autrement bloquée.

Les commentaires sont certainement les bienvenus, mais il serait apprécié de garder l'aspect réaliste de la situation. Chaque partie peut rêver ce qu'elle veut, mais cela est sans aucun doute la meilleure recette pour que le conflit fasse encore les unes des médias dans un demi-siècle.
D'autre part, si l'on désire qu'une paix puisse être acceptée par les deux parties, il est nécessaire d'admettre que chacune doit faire des efforts importants.
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dimanche 17 février 2013

L'humiliation des réfugiés palestiniens


Un documentaire politiquement incorrect sur le sort affligeant des réfugiés palestiniens... dans les pays arabes ! Les militants palestiniens qui - disent-ils - se battent au nom des droits de l'homme et surtout pas par antisémitisme sont silencieux sur ce scandale qui dure depuis... soixante années. Étonnant ! (Le documentaire est en anglais, mais il est possible de faire fonctionner les sous-titres en français.)

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Une laïcité ouverte (3)


(Ceci est la troisième partie d'une série d'articles à propos du concept de laïcité ouverte. Afin de lire la deuxième partie, cliquez ici.) 
Des problématiques concrètes
Selon la définition – et les applications concrètes – que nous donnons à la laïcité, nous risquons d'imposer un fardeau extrêmement lourd à certains des citoyens français. En guise d'exemple, voici un nombre limité de situations dans lesquelles il n'est pas toujours facile de différencier entre les accommodements raisonnables et ceux qui ne le sont pas :
  • Un responsable d'entreprise peut-il licencier un de ses employés juifs qui ne peut pas travailler le samedi pour respecter le chabath ?
  • Un responsable d'entreprise peut-il licencier un de ses employés chrétien qui ne peut pas travailler le dimanche ?
  • Un employé juif peut-il exiger d'être remboursé par son employeur pour avoir pris un jour de congé le Yom Kippour ?
  • Un policier sikh peut-il être autorisé à porter le turban pendant ses heures de travail ?
  • Une école musulmane peut-elle obliger son personnel enseignant féminin à porter le voile ? Dans l'affirmative, cette obligation doit-elle concerner seulement les enseignantes musulmanes ou peut-elle s'appliquer également à celles qui ne le sont pas ?
  • Des élèves musulmans peuvent-ils être exemptés de cours de musique obligatoires, la pratique de certains instrument de musique étant proscrite selon une certaine interprétation du Coran ?
  • Un médecin peut-il pratiquer une transfusion sanguine sur un enfant dont les parents sont témoins de Jéhovah et s'opposent à une telle pratique ?
  • Les femmes musulmanes peuvent-elles voter en gardant leur voile ?


Parmi cette liste, il n'est plus possible d'ajouter la possibilité pour une femme musulmane de porter le voile dans une école dans la mesure où la loi l'interdit. Pourtant, certains estiment qu'il s'agit d'une injustice.
Une démocratie authentique
Le plus souvent, les lois et les règlements sont pensés et rédigés en fonction de la majorité. Dans certains cas, une loi peut entraîner un préjudice pour une personne ou une catégorie de personnes. C'est pour remédier à cet inconvénient que nous devons aborder la laïcité comme ouverte, c'est-à-dire que sa défense ne doit pas être la source d'une discrimination pour certaines personnes.
Cette approche met en exergue l'égalité pour tous mais en tenant compte des différences. Une démocratie digne de ce nom ne fait pas que s'intéresser à la majorité de ses citoyens. Plutôt, elle accorde un soin encore plus grand à respecter les différentes minorités qui la compose. C'est ce critère qui permet de juger de la véritable qualité d'une démocratie.
Il est tout à fait normal que la loi protège les femmes enceintes, les handicapés, les personnes d'une couleur de peau qui n'est pas celle de la majorité... Dans tous ces cas, le législateur visait l'égalité pour tous, mais savait qu'il fallait la protéger par une loi spécifique à chaque situation. Notons que cette obligation d'accommodement ne se fait jamais au détriment d'autres personnes ; en d'autres termes : le droit d'une personne ne doit pas porter atteinte au droit d'une autre. C'est ce souci d'harmonisation qui doit être constant à notre esprit.
Des critiques négatives
La laïcité ouverte que nous défendons est souvent dénoncée par des arguments qui ne devraient pas être entendus dans un débat public et une démocratie authentique. Les exemples qui suivent sont seulement un échantillon de ce type d'arguments négatifs :
  • Vouloir satisfaire les demandes d'accommodements est impossible car cela nous place dans une situation incontrôlable : celle dans laquelle où tout devrait être accordé.
  • Le processus est à sens unique : c'est toujours la majorité qui doit plier et la minorité qui doit imposer ses choix.
  • Ne pas accepter les normes françaises est faire preuve d'intolérance et d'intransigeance.
  • Ces demandes démontrent une absence de volonté de s'intégrer et le rejet des normes de notre société.
  • Les accommodements mettent en péril notre culture et les fondements de la société française.
  • À cause de religions archaïques, on remet en question le principe d'égalité hommes-femmes, la laïcité de notre pays, alors que la religion devrait être réservée à la sphère privée.
  • Nos valeurs fondamentales sont mises en danger.
  • En tout accordant, nous ouvrons les portes au fondamentalisme et nous laissons intimider.
  • Avec ces demandes, c'est notre humiliation que ces personnes attendent.
Il suffit de lire les échanges au sein de forums et autres débats publics pour révéler la similitude des arguments contre la laïcité ouverte et le rapprochement avec les arguments entendus contre les immigrés et qui proviennent de l'extrême-droite.
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vendredi 15 février 2013

Une laïcité ouverte (2)


(Ceci est la deuxième partie d'une série d'articles à propos du concept de laïcité ouverte. Afin de lire la premièrce partie, cliquez ici.) 
La conciliation
L'entente entre les personnes qui vivent en France nous semble un élément essentiel au bien-être commun. C'est pour cette raison que nous défendons une laïcité ouverte qui est la seule à s'ouvrir vers l'Autre, sans lui demander de porter atteinte à ses convictions internes. Dans la mesure où cette ouverture respecte les critères que nous avons indiqués précédemment, nous ne voyons pas la raison pour laquelle des demandes d'accommodements raisonnables devraient être refusées.
La laïcité de l'État n'est pas une notion en danger. Le nombre est infime de personnes qui désirent voir l'État français dépendre d'une religion, peu importe laquelle. Ainsi, nous devons nous servir de la laïcité pour renforcer la cohésion sociale dans notre pays, plutôt que d'en faire un motif de lutte fratricide. Les Français et toutes les autres personnes qui vivent en France n'ont que faire de combats d'un autre âge et de motifs incessants de discorde.
C'est dans le but d'atteindre cette cohésion sociale marquée par le sceau de la paix que nous devons accepter nos différences, y compris dans le domaine des religions. À l'opposé, c'est le plus souvent par manque d'amour envers leurs compatriotes que certains désirent décider ce qui est acceptable ou pas à faire, même s'ils ne seraient nullement déranger dans leur routine et qu'ils demandent un effort peu raisonnables à d'autres citoyens.
Un racisme qui ne se nomme pas
Le discours pour la défense de la laïcité se confond quelques fois avec le discours raciste. Nous devons prêter attention à ne pas nous rapprocher de thèses que nous abhorrons. Dans le cas contraire, on ne devait pas s'étonner que notre discours de défense soit mal reçu par ceux et celles qu'il vise.
Ce problème est réel et sensible car souvent, c'est la religion musulmane à laquelle nous faisons référence lorsqu'il est question de la sauvegarde de la laïcité et logiquement, les membres de cette communauté peuvent alors se sentir agressés.
Une fois sur ce chemin, d'autres questions peuvent et sont soulevées, qui ne sont pas liées d'une façon directe à la laïcité : qui sont les immigrés qui désirent venir vivre en France ? Sont-ils religieux et cela n'est-il pas un obstacle à leur intégration ? Devons-nous accepter toutes les religions sur notre territoire ou en existe-t-il qu'il est préférable de garder éloignées... On le comprendra : ce type de questions nous rapproche dangereusement de thèses et de certains groupes de personnes avec lesquels nous ne désirons pas être identifiés.
Les domaines d'application
La laïcité ne se vit pas qu'à l'école. Certes, les questions et les défis auxquels nous faisons face dans le milieu de l'éducation est important, mais il n'est pas unique. Dans les secteurs de la santé, des affaires et du sport, cette question doit également être abordée.
Une femme peut-elle refusée d'être examinée par un docteur homme ? Un membre masculin du personnel soignant peut-il refuser de soigner une femme ? Une entreprise doit-elle aménager un espace afin de faciliter la prière de certains de ses employés ? Le restaurant d'une entreprise doit-il proposer des plats kachers ? Un joueur de football peut-il jouer avec une kippa ? Une joueuse de tennis peut-elle porter un voile ? On le voit, la liste est longue des interrogations.
Lorsque nous réalisons que la laïcité englobe la majorité de nos faits et gestes quotidiens, il devient facile de comprendre notre intérêt à chercher à unir plutôt qu'à diviser, à comprendre, plutôt qu'à dénoncer.


La continuité, sans statu quo
Si nous devons débattre de la laïcité en France, c'est que la population qui y réside n'est plus aussi uniforme qu'au siècle dernier. En 1905, lorsque la loi de la séparation entre l'Église et l'État fut votée, on peut assumer que plus de 90% des Français étaient chrétiens ou d'origine chrétienne. De nos jours, la diversité est un fait accompli dans notre société et l'ignorer n'est pas digne de la richesse de notre culture.
Pourtant, nous ne proposons pas de changements importantes dans notre compréhension des rôles théorique et pratique qui doivent être celui de la laïcité. Plutôt, nous proposons les aménagements raisonnables qui doivent être apportés afin que le plus grand nombre de Français puissent vivre à leur guise dans leur pays d'origine ou d'adoption.
Les limites de notre démarche sont ainsi tracées : entre la continuité qui a toujours fait de la France un pays d'accueil et lestatu quo qui ne peu plus durer si l'on tient compte des changements démographiques importants auxquels nous avons assistés depuis près d'un siècle.
Une idée maîtresse doit être présente à l'élaboration d'une laïcité ouverte : celle de recevoir à bras ouverts les différences au sein de la société française. Qu'il s'agisse de culture, de religion ou d'origine ethnique, nous pensons qu'il est préférable de promouvoir l'expression de ces différences dans l'espace public plutôt que d'essayer – sous le couvert de la laïcité – de les dissimuler, de les réprimer ou de les combattre. En agissant de la sorte, ce n'est pas seulement la notion de laïcité ouverte que nous défendons, mais également celle de la justice, de l'équité et de la solidarité.  
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jeudi 14 février 2013

L'affaire Mohammed Al Dura


Au mois de septembre 2000, lors d'un échange de feu entre l'armée israélienne et des palestiniens, des images difficiles ont été filmées à propos du jeune Mohammed Al Dura et de son père. Sous les balles, le père demandait un arrêt des tirs, tandis que son enfant tentait de se protéger sur ses genoux.

Quelques instants plus tard, on aperçoit le jeune Mohammed et une voix qui crie : "L'enfant et mort ! L'enfant est mort !" Que s'est-il passé exactement ce jour-là ?

Pour le journaliste d'Antenne 2 - Charles Enderlin - le doute n'existe pas : ce sont les tirs de l'armée israélienne qui ont tué l'enfant. Selon Philippe Karsenty, il s'agit plutôt d'une imposture : l'enfant n'a jamais été tué, les tirs provenaient des Palestiniens et le tout devait servir à démontrer l'agression israélienne. Ni Charles Enderlin, ni Philippe Karsenty n'étaient sur les lieux de l'incident. Comment savoir ce qui s'est passé réellement ?

Le documentaire (en deux parties) présenté ci-dessous dresse le tableau des points obscurs de cette affaire. Sans prendre position, ses auteurs relèvent les contradictions que nous pouvons apprécier à leur juste valeur. Il est important de regarder ce documentaire afin de se faire une idée précise de l'affaire.





En résumé, les questions les plus importantes à se poser sont les suivantes :
  1. Des examens ont prouvé que les tirs d'armes qui sont censés avoir tué le petit Mohammed ne pouvaient pas provenir du côté israélien. Dans ce cas, de quel côté provenaient-ils ?
  2. L'enfant - après avoir été déclaré mort - semble avoir bougé tout seul de place à plusieurs reprises. Comment cela fut-il possible ?
  3. Des images tournée quelques secondes après le drame ne montrent aucune trace de sang à l'endroit où l'enfant aurait été tué. Plus tard, lorsque les journalistes furent invités pour filmer les lieux, on aperçoit une grosse flaque de sang. D'où venait-elle ?
  4. Que signifient les différentes scènes dans lesquelles on voit des Palestiniens soit-disant blessés, mais qui selon toutes probabilités semblent avoir joué la comédie ?
  5. Que faisaient tous les spectateurs que l'on aperçoit sur les lieux et qui n'ont manifestement pas l'attitude de personnes en situation de danger - prises sous le feu israélien - mais plutôt celle d'individu qui assistent à un tournage de film ?
  6. Que signifie le signe "deux" que fait avec une main le caméraman palestinien et qui semble indiquer qu'il s'agit de la deuxième prise de vue, comme le font les caméramen lors d'un tournage d'un film ?

Nous n'avons pas les réponses à ces questions. De nombreux journalistes (danois, allemands, israéliens...) doutent sérieusement de la véracité de la version palestinienne. Le caméraman palestinien lui-même affirme que l'enfant n'a pas été tué. Alors ?

(On pourra consulter avec intérêt le résumé de l'affaire sur Wikipedia.) 
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mercredi 13 février 2013

Une laïcité ouverte (1)


(En 2007 au Québec, la Commission Bouchard-Taylor a étudié les différentes conceptions de la laïcité et leurs applications pratiques au sein de la société. Le rapport volumineux (310 pages) de cette commission constitue le fil conducteur de mon texte. Si celui-ci s'en inspire quelques fois fortement, il s'en écarte également. Dans tous les cas, ce qui est proposé correspond à la société française et à ma conception de la laïcité.)
Il existe bien évidemment de bonnes raisons pour ne pas accepter toutes les demandes d’accommodement au sein de la société française. Lorsqu'une demande représente une contrainte excessive, nous avons toutes les raisons de la refuser. On peut regrouper ces raisons en quatre groupes distincts :
  1. Un coût déraisonnable
    Si une institution publique doit engager des dépenses importantes afin de satisfaire les demandes d'un groupe particulier de citoyens, il nous paraît logique de ne pas accepter ces demandes.
  2. Un bouleversement dans le fonctionnement de l'organisme ou de l'établissement
    Si satisfaire à une demande signifie un changement important dans la façon de travailler ou d'organiser les tâches de travail au sein d'un organisme, on ne peut certainement pas demander aux employés un tel écart dans leur routine.
  3. Une atteinte aux droits d'autrui
    Si un certain groupe de personnes se trouverait restreint dans ses droits à cause d'une demande d'accommodement, nous n'avons aucune raison d'accéder à cette demande. Pour quelle raison les demandes d'un groupe devrait priver un autre de ses droits ?
  4. Une atteinte à la sécurité ou à l'ordre public
    Il est certain qu'une demande spécifique qui mettrait en danger la sécurité du public ne peut pas être acceptée. Dans aucun cas nous ne pouvons envisager que la volonté d'un groupe de personnes puisse représenter un danger pour un autre.


C'est pour ces raisons que l'interdiction française des signes religieux à l'école publique représente une conception d'une laïcité restrictive qui n'est pas appropriée. En premier lieu, cette conception attribue à l'école une mission émancipatrice dirigée contre les religions qui ne nous semble pas compatible avec le principe de la neutralité de l'État et de sa séparation avec la religion. De plus, cette interdiction est contraire au processus d'intégration de tous les citoyens de notre société car elle leur demande de mettre en veilleuse leur identité.
À l'opposé de cette laïcité restrictive, nous proposons une laïcité ouverte qui se base sur les principes suivants :

  1. L'égalité hommes-femmes
    Il s'agit d'une valeur fondamentale de notre société. Une demande qui ne remet pas en cause cette valeur doit avoir toutes les chances d'être acceptée. Dans le secteur des soins de santé – où certains soins peuvent avoir un aspect très intime – il semble acceptable d'accéder aux demandes particulières qui remettent en question cette égalité, dans la mesure du possible. Cela est d'ailleurs déjà le cas dans la loi française.
  2. La mixité
    Il s'agit certainement d'une valeur également importante de notre société, mais à un degré moindre que celle de l'égalité hommes-femmes. Pour cette raison, il peut être envisageable d'organiser certains modes de fonctionnement pour lesquels la mixité ne serait pas retenue (par exemple : la répartition des élèves dans une classe, des cours de natation, etc.)


  3. Prières dans les institutions publiques
    Si l'État n'est pas obligé d'instituer des lieux de prière permanents au sein des institutions publiques, il semble raisonnable d'autoriser la prière dans des locaux non occupés ou dans des locaux dans lesquels une prière d'une durée raisonnable de gênerait pas le fonctionnement d'une institution.
  4. Interdits alimentaires et signes religieux
    Ceux-ci doivent être respecter en tenant compte des quatre conditions qui ont été mentionnées plus haut. Il en va de même pour le port du foulard islamique, de la kippa ou du turban. Également, le port du foulard dans les compétitions sportives doit être accepté, s'il ne compromet pas la sécurité de qui que ce soit.
  5. Protection des droits
    Les demandes d'accommodement dont l'objectif est des protéger des droits devraient être acceptées. Ainsi, les demandes de congés religieux non chrétiens nous semblent légitimes parce qu'ils corrigent une situation d'inégalité.   
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