lundi 25 février 2013

La vertu des principes


S'il fallait énumérer les arguments qui ont été avancés en faveur du mariage pour les homosexuels, la liste serait certainement très longue. Pourtant, les deux principaux qui ont été cités sont sans doute l'égalité pour tous et l'absence d'atteinte aux droits d'autrui.
Égalité pour tous
La lutte pour l'égalité a été le sceau d'empreinte des partisans du mariage pour les homosexuels. « Il est injuste de refuser à certains (les homosexuels) ce qui est offert aux autres (les hétérosexuels). » Considérée sous cet angle, l'opposition au mariage pour les homosexuels était dénoncée comme contraire aux droits de l'homme et les partisans de cette opposition ont souvent été qualifiés de ringards et de réactionnaires.


Cette égalité pour tous a été présentée comme la volonté de libérer des citoyens de seconde zone et de supprimer les causes d'un ostracisme qui n'était pas digne de la France. Pays des Lumières et des Droits de l'homme, on se demandait de quelle façon certains Français pouvait s'opposer à une telle loi. De fait, le débat semblait tellement irréaliste qu'il a été rarement de mise. « Comment peut-on discuter avec des extrémistes ? »
Absence d'atteinte aux droits d'autrui
Le deuxième argument principal était celui de l'absence d'atteinte aux droits des personnes qui ne sont pas concernées par ce changement de la loi. En d'autres termes, en accordant le mariage aux homosexuels, on ne retire rien aux hétérosexuels. Partant, on ne comprenait pas les raisons d'une opposition de principe qui semblait être d'un autre âge.
Ajouté à l'argument de l'égalité pour tous, celui de l'absence d'atteinte aux droits d'autrui a ressemblé à un coup de massue auquel il devenait difficile de répondre. Si l'on ne retire rien aux autres, pour quelle raison pourrions-nous nous opposer au projet de loi ?
Des principes essentiels
Les deux principes que nous avons annoncés sont d'une importance capitale : l'égalité pour tous et l'absence d'atteinte aux droits d'autrui. C'est pour les mêmes principes que je m'oppose à l'interdiction du foulard musulman dans les écoles françaises.
L'école est une obligation pour tous. L'enseignement est une chose trop importante pour en exclure une catégorie de citoyens. L'égalité pour tous doit concerner l'éducation et pas seulement le mariage. Les risques d'enfermer des individus dans une catégorie de citoyens de seconde classe doivent être combattus avec la même force, pour les homosexuels comme pour les étudiants.
En laissant les Musulmanes croyantes entrer dans les écoles françaises, on n'ôte rien aux autres Français. Ceux qui allaient déjà à l'école pourront évidemment continuer à y aller. D'aucune façon, les droits des étudiants ne seront atteints par le fait que certains d'entre eux portent un foulard.
Si rien n'est enlevé à la majorité, nous ne possédons aucune raison pour interdire nos écoles à une minorité. Nous devons être aussi pointilleux et intransigeants à défendre les droits de la jeunesse française que celle d'une communauté que son orientation sexuelle rend différente de la majorité. Si nous possédons des principes pour les uns, nous devons les posséder pour les autres.

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