vendredi 28 décembre 2012

Les Palestiniens et le monde arabe


Plus de 800 Palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés depuis le début de la crise en Syrie, il y a deux ans.
Au cours des deux dernières semaines, des milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir le camp de réfugiés de Yarmouk, près de Damas, lorsque des avions syriens ont bombardé leur maison, tuant des dizaines de personnes.
Plus de 3 000 réfugiés ont fui vers le Liban voisin, où certains politiciens et des ministres appellent déjà à la fermeture de la frontière pour stopper l'afflux de Palestiniens dans leur pays.
Le monde arabe, quant à lui, n'a rien fait pour aider les Palestiniens en Syrie.
La Ligue arabe n'a pas tenu une seule réunion d'urgence pour discuter de ce que les Palestiniens décrivent comme des « massacres » contre les réfugiés de Yarmouk, qui abrite quelque 50 000 personnes.
Ce n'est pas la première fois que les Palestiniens vivant dans les pays arabes se trouvent pris dans des conflits entre partis rivaux. Ceux qui s'ingérent dans les affaires intérieures des pays arabes ne devraient pas être surpris quand les bombes commencent à tomber sur leurs maisons.
Les Palestiniens ont depuis longtemps l'habitude de s'impliquer dans les affaires intérieures des pays arabes et ensuite, de se plaindre quand ils sont victimes de violence. Ils se plaignent qu'ils sont tués, mais ne disent pas pourquoi ils continuent d'avoir des ennuis.


Les Palestiniens ne sont pas toujours des victimes innocentes. Ils apportent la tragédie sur eux-mêmes et désirent ensuite blâmer tout le monde, sauf eux-mêmes.
En Syrie, un groupe terroriste palestinien appelé Front Populaire pour la Libération de la Palestine - Commandement général – qui est dirigé par Ahmed Jibril – avait aidé le régime syrien dans ses tentatives pour réprimer l'opposition. Durant les deux dernières années, les terroristes de Jibril sont soupçonnés d'avoir enlevé, torturé et assassiné des centaines de Syriens qui étaient opposés au régime de Damas.
C'était au Liban que pour la dernière fois une armée arabe avait bombardé un camp de réfugiés palestiniens. En 2007, l'armée libanaise a détruit la majeure partie du camp de Nahr al-Bared après qu'un autre groupe terroriste, le Fatah al-Islam, mette en place des bases militaires et qu'il est attaqué des postes de contrôle de l'armée libanaise, tuant plusieurs soldats.
Dans les années 70 et 80, les Palestiniens ont joué un rôle majeur dans la guerre civile libanaise, qui a coûté la vie à plus de 150 000 personnes.
Les Palestiniens ont aussi payé un prix lourd pour s'être ingéré dans les affaires intérieures de l'Irak. Après l'effondrement du régime de Saddam Hussein, des milliers de Palestiniens ont été forcés de quitter l'Irak parce qu'ils avaient aidé le dictateur à opprimer son peuple pendant de nombreuses années.
Il y a plus de vingt ans, après la libération du Koweït, des centaines de milliers de Palestiniens ont été expulsés de l'Émirat et d'autres pays du Golfe. Leur crime était d'avoir soutenu l'invasion de Saddam Hussein du Koweït, un pays qui depuis de nombreuses années avait financé l'OLP avec des milliards de dollars d'aide.
La Jordanie a été le premier pays arabe à punir les Palestiniens pour s'être s'ingéré dans ses affaires intérieures. En 1970, le roi Hussein ordonna à son armée d'écraser les organisations armées palestiniennes qui avaient sérieusement ébranlé la monarchie. La violence a entraîné la mort de milliers de Palestiniens et s'est terminée avec l'expulsion de l'OLP au Liban.
Ce qu'il s'est passé dans le camp de réfugiés de Yarmouk ces derniers jours montre que les Palestiniens n'ont pas appris de leurs erreurs passées et continuent à s'immiscer dans les affaires intérieures des pays arabes. C'est sans doute la raison pour laquelle les Arabes sont réticents à aider les Palestiniens à surmonter leurs difficultés financières.
Les ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe ont récemment promis de fournir à l'Autorité palestinienne 100 millions de dollars par mois, afin de résoudre sa crise financière. Cependant, les Palestiniens n'ont pas encore vu un seul dollar de l'aide promise. S'ils continuent à s'immiscer dans les affaires intérieures des pays de leurs frères arabes, la seule chose qu'ils risquent de voir, c'est plus de bombes qui tombent sur leurs maisons et des milliers de personnes chassées de leurs camps de réfugiés.
Par Khaled Abu Toameh
----------
Khaled Abu Toameh est un arabe musulman, spécialiste de la Palestine depuis une trentaine d'années.
Il commença sa carrière de journaliste pour un quotidien affilié à l'Autorité Palestinienne.
Les articles de Khaled Abu Toameh ont déjà été publiés dans : le Wall Street Journal, Us News, World Report, le Sunday Times de Londres.
Depuis 1989, Abu Toameh est également producteur et consultant pour NBC News.  
---------- 
Traduit et reproduit avec l'autorisation du Gatestone Institute.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire