mercredi 14 novembre 2012

Demande palestinienne à l'ONU : un saut dans l'inconnu ?


Il a dit et répété maintes fois depuis plusieurs mois : Mahmoud Abbas – le président de l'Autorité Palestinienne – déposera le 29 novembre prochain une demande auprès de l'ONU (Organisation des Nations Unies) afin que la Palestine soit reconnue comme membre de cette organisation. L'adhésion à l'ONU étant réservée aux États indépendants, la Palestine ne peut pas en être un de ses membres. C'est pour cette raison que si la demande palestinienne est acceptée, la Palestine sera membre – avec le statut d' « observateur » – mais sans posséder le droit de vote au sein de l'ONU (à ce jour, seul l'État du Vatican possède ce statut.)


Afin d'obtenir ce statut, il suffit d'une majorité simple lors de l'assemblée des membres de l'ONU. À l'exception d'une surprise de taille, la demande palestinienne devrait obtenir cette majorité. La date du 29 novembre n'est pas anodine : c'est le 29 novembre 1947 que l'ONU avait voté pour la création de deux États : Israël et la Palestine. Israël avait accepté ce plan et déclaré son indépendance au mois de mai 1948, tandis que les palestiniens l'avait refusé et – avec l'aide d'autre pays arabes – avait déclaré la guerre contre le jeune État d'Israël.
La question se pose : cette demande sert-elle réellement les intérêts palestiniens ?
D'un côté, le leader palestinien a affirmé plusieurs fois qu'il retournerait à la table des négociations dès le lendemain du vote. Depuis septembre 2010 les palestiniens ont interrompu ces discussions avec les israéliens. Ainsi, le processus pourrait reprendre réellement avec les palestiniens et les israéliens qui chercheraient alors une solution à ce conflit.
D'un autre côté, les accords précédemment signés entre les deux parties (notamment les Accords d'Oslo signés en 1993) précisent que l'accession à l'indépendance de la Palestine doit être obtenue par les négociations. Le geste palestinien est plutôt considéré comme unilatéral. Les État-Unis et Israël – qui s'opposent à la demande palestinienne – ont prévenu Mahmoud Abbas des conséquences négatives qui pourraient résulter de cette demande.
Israël laisse planer le risque de l'annulation pure et simple des Accords d'Oslo – ou de certains de leurs aspects – si la demande palestinienne est présentée à l'ONU. Les jours prochains nous permettront de savoir si les palestiniens déposent réellement leur demande et - dans l'affirmative - quelle sera la réponse d'Israël et des États-Unis.

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