mardi 16 octobre 2012

Un retrait unilatéral israélien ?


Devant le blocage des négociations (nous reviendrons prochainement pour en expliquer les raisons), certains leaders politiques israéliens commencent à émettre l'idée suivante : un retrait unilatéral de la Cisjordanie (qu'Israël occupe depuis laGuerre des six jours en 1967).
Cette proposition a récemment été formulée (dans le journal israélien "Israel HaYom") par le ministre israélien de la défense, Ehud Barak. Ce retrait de la quasi-totalité de la Cisjordanie (à l'exception des centres urbanisés comme les villes d'Ariel ou de Maaleh Adumim) obligerait à plusieurs milliers de juifs de choisir entre quitter cette région ou rester sous l'autorité d'un gouvernement palestinien. Le ministre de la défense n'a pas précisé si – dans le cas d'un tel retrait – l'État d'Israël annexerait ces centres urbains.
Le retrait unilatéral israélien le plus récent est celui qui eut lieu en 2005, lorsque le gouvernement d'Ariel Sharon avait forcé environ 9 000 juifs qui vivaient dans la bande de Gaza à la quitter. Ehud Barak a déclaré que pour les israéliens, il ne s'agit certainement pas d'une décision facile, mais qu'après avoir administré la Cisjordanie depuis 45 années, il estimait qu'il fallait admettre la réalité.
Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, cette proposition n'a pas été acceptée avec ferveur par les palestiniens. De fait, Wasel Abu Youssef (membre du Comité exécutif de l'Organisation pour la Libération de la Palestine) a fait savoir (à l'agence de presse Ma'an située à Bethlehem) qu'il n'était pas question d'accepter ce qui semble être « un État provisoire basé sur des espaces géographiques séparés les uns des autres ». Il a noté également la volonté palestinienne de déclarer Jérusalem capitale du futur État palestinien, ce que le ministre israélien de la défense n'aborde pas dans sa proposition.
Les médias (agence chinoise Xinhua) ont annoncé que selon les palestiniens, une rencontre secrète entre Ehud Barak et le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, avait eu lieu en Jordanie le 11 octobre. D'après ces informations, la rencontre s'est faite en présence du Roi Abdullah II de Jordanie dans la capitale jordanienne. Pendant cet entretien, Mahmoud Abbas a répété son opposition à l'établissement d'un État palestinien doté de frontières provisoires. Ehud Barak a démenti s'être rendu en Jordanie.
Commentaire
Du côté israélien, ce retrait signifie sans doute la volonté de faire avancer le processus de paix en forçant le passage : même sans les palestiniens, les israéliens pourraient ainsi prendre des décisions qui les rapprocheraient – selon eux – de la paix.
Du côté palestinien, le problème de l'indépendance de la Palestine n'est certainement pas un enjeu à prendre pièce par pièce. Plutôt, c'est l'ensemble de la problématique (frontières précises, Jérusalem comme capitale, retour des réfugiés...) qui doit être considérée en même temps.
Les chances sont presque nulles qu'une telle proposition se concrétise un jour. Les négociations officielles entre israéliens et palestiniens étant interrompues depuis maintenant plusieurs mois, il faudra certainement attendre d'autres propositions pour espérer voir la paix se rapprochée d'une façon significative.

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