mardi 2 octobre 2012

Mélenchon, Le Pen : même combat ?


C'est l'histoire de deux personnes qui se détestent. Désirant ne plus se voir mutuellement, elles décident de partir chacune dans une direction opposée. Elles marchent, marchent, marchent... jusqu'au jour où elles se rejoignent ! Cette histoire me fait penser à Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Si vous êtes comme moi, vous avez apprécié le ton sans compromis de Jean-Luc Mélenchon à l'encontre de Marine Le Pen lors des récentes campagnes électorales françaises. Bien décidé à ne pas être séduit pas la tentative d'une nouvelle honorabilité recherchée par la nouvelle dirigeante du parti d'extrême-droite, celui qui a conduit le Front de Gauche à un bon score à l'élection présidentielle n'a pas mâché ses mots pour qualifier la fille de son père de ce qu'elle est vraiment : la responsable d'un parti raciste et xénophobe.
C'est ainsi avec surprise que j'ai appris il y a peu de temps que Jean-Luc Mélenchon trouvait en Hugo Chavez une source d'inspiration. De fait, après avoir passé ses vacances auprès du leader bolivien, Jean -Luc Mélencon aurait décidé « d'assurer totalement » son enthousiasme pour le « Présidente. » Je prends acte, mais je suis très sceptique sur le bien-fondé d'un tel rapprochement.
Faisons un peu de politique fiction et imaginons que Dominique Strauss Khan se soit présenté à l'élection présidentielle. Imaginons encore que Marine Le Pen ait qualifié DSK de « lèche cul » de l'impérialisme et que – pour se différencier de DSK – Le Pen se soit présentée comme la « candidate de la patrie ». Notons que cette attitude est habituelle chez les antisémites de tous bords : un juif n'appartient pas vraiment à notre patrie.
Marine Le Pen ne se serait pas arrêtée en si bon chemin. De fait, elle aurait qualifiée DSK de « candidat de l'étranger », de « candidat anti-patrie » et de « candidat apatride », tous des classiques du discours antisémite.
Afin de continuer dans la même veine, Marine Le Pen aurait qualifié DSK de « porc », mis en avant sa propre foi catholique et aurait dit que « DSK est un hypocrite car il se déguise en chrétien (…) alors qu'il est sioniste (et) qu'il hait Jésus et la Vierge. »
Imaginons la réaction de Jean-Luc Mélenchon en entendant un tel discours ! Qu'il aurait été beau notre héros de gauche ! Qu'elles nous auraient inspiré ses envolées lyriques !
Ce discours antisémite n'a pas été tenu par Marine Le Pen (et DSK n'a pas été candidat à l'élection présidentielle.) Plutôt, c'est la nouvelle personne qu'admire Jean-Luc Mélenchon qui l'a tenu : Hugo Chavez à l'encontre de son adversaire (juif) aux prochaines élections au Vénézuela.


En politique, on dit souvent que les extrêmes se rejoignent. En la matière, Jean-Luc Mélanchon semble admirer un leader politique... qu'il dénoncerait sans aucun doute en France. Ceci est ma source d'incompréhension. Si quelqu'un peut m'éclairer...   

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