dimanche 28 octobre 2012

La pensée de Tariq Ramadan (5)


Tariq Ramadan occupe une place trop souvent laissée libre dans le monde islamique : celle des intellectuels musulmans croyants et pratiquants qui cherchent à unir le monde de la religion (musulmane) avec le monde moderne (et ses valeurs occidentales). Cet article est la deuxième partie d'un texte dans lequel je  présente d'une façon succincte l'essence de la pensée de cet auteur. (Les références sont celles de l'édition en anglais « What I believe », publié par Oxford University Press, 2010.) Pour lire la quatrième partie, cliquez ici.
Avant de conclure son ouvrage, Tariq Ramadan dresse une liste de groupes de personnes qui sont à l'origine de la méfiance de certains médias et individus à son encontre et qui le fait souvent qualifier d'intellectuel controversé. .
Les laïques dogmatiques (typiquement français, ces individus craignent le « retour de la religion » avec la présence des musulmans). Tariq Ramadan regrette qu'une déclaration telle que « forcer une femme à porter un voile s'oppose à l'islam et forcer une femme à l'enlever s'oppose aux droits de l'homme » ne puisse pas être consensuelle (p. 98).


L'extrême-droite. La nouvelle présence de musulmans dans l'Ouest est évidemment une cible pour les partis politiques les plus nationalistes, chauvins et racistes. Ce qui est encore plus inquiétant est que le discours anti-musulman utilisé régulièrement par les politiciens et intellectuels de l'extrême-droite est de plus en plus répété par des partis politiques plus traditionnels de la droite et de la gauche (p. 100).
Certains groupes féministes. Ces groupes s'inquiètent de l'apparition de femmes qui portent le voile et du retour de la religion, réputé s'opposer aux femmes, à leurs statuts et leur autonomie. Si certains groupes ont lié des liens avec des organisations musulmanes – afin de trouver les points communs entre leur lutte et celles des femmes musulmanes qui s'opposent à une vision trop littérale de leur religion – d'autres ne peuvent accepter de telles alliances et s'opposent à l'islam, comme ils s'opposent à toutes les religions (p. 101).
Certains groupes homosexuels. Leurs raisons de s'opposer à l'islam s'explique par l'opposition connue de l'islam – comme les autres religions – à l'homosexualité. D'autre part, certains groupes islamistes peuvent certainement être qualifiés homophobes en entendant leurs discours. Cependant, Tariq Ramadan s'oppose à ces discours homophobes car le plus important consiste à respecter chaque être humain, même si on n'approuve pas son comportement (p. 103).
Groupes pro-israéliens et néo-conservateurs. L'auteur s'oppose à l'antisémitisme et déclare que l'antisémite est anti-islamique. De plus, il dénonce le discours à l'encontre des juifs qui est prononcé dans certains cercles musulmans, même s'ils se justifient en se servant du conflit israélo-palestinien et de l'oppression israélienne contre les palestiniens. Em même temps, Tariq Ramadan rappelle que s'opposer à la politique de l'État d'Israël n'équivaut pas à de l'antisémitisme (105).
Certains États arabes et de l'Ouest. Certains États arabes ont peur lorsqu'on critique les dictatures, le manque de démocratie, la torture... Ces États répandent des rumeurs contre leurs opposants et n'hésitent pas à utiliser leurs ambassades afin de surveiller les éventuels « suspects » (p. 107).
Certains groupes salafistes et ancien musulmans. Le plus souvent, les groupes salafistes (traditionalistes) adoptent un discours très sévère contre les mouvements réformateurs. D'autre part, certains anciens musulmans ont certainement vécu des moments difficiles dans certaines communautés musulmanes. Si certaines de leurs critiques sont justifiées, d'autres ne servent qu'un objectif : émettre des doutes à propos de l'islam.
Fin de la recension.
(Dans le prochain article, je détaillerai mon avis personnel sur cet ouvrage de Tariq Ramadan et plus généralement, sur la pensée de cet intellectuel.)

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