vendredi 12 octobre 2012

Les palestiniens oubliés


(Voici des palestiniens qui n'ont aucune chance d'attirer sur eux l'attention des... militants palestiniens (ni de beaucoup de médias). La raison ? Sans doute le fait que leur malheur s'explique à cause d'autres arabes est moins "croustillant" que lorsqu'il s'agit de juifs. Bien souvent, les militants de la cause palestinienne mettent en avant leur horreur des juifs avant leur amour pour les palestiniens. Quel dommage !)
La revue médicale britannique The Lancet a publié une série de conclusions tirées d’une réunion de chercheurs en santé publique, l’Alliance de la Santé Lancet-Palestine, à Beyrouth en mars 2012.
Selon l’une des études, par des chercheurs de l’Université américaine de Beyrouth, « les lois discriminatoires et des décennies de marginalisation» ont laissé les réfugiés palestiniens au Liban socialement, politiquement et économiquement défavorisés. Plus de la moitié d’entre eux vivent dans des camps surpeuplés, où «la fourniture de logements, les services d’eau, d’électricité, d’ordures et autres sont de plus en plus insuffisants et contribuent à la mauvaise santé (des palestiniens) ».


Sur 2500 ménages interrogés, 42% avaient une fuite d’eau de leurs murs ou toits, et 8% vivaient dans des maisons faites de matériaux de construction dangereux tels que l’amiante.
Hoda Samra, un porte-parole de l’UNRWA au Liban, a déclaré que de nombreux réfugiés vivent dans des abris dépourvus de ventilation et de lumière du jour. Alors que environ 5.000 abris ont besoin de réhabilitation, l’agence dispose d’un financement pour en réparer seulement 730. Samra a ajouté qu’il y a aussi un manque de financement pour faire face à l’infrastructure délabrée dans quatre des 12 camps.
Les populations des camps continuent à croître, mais pas la terre qui leur est alloué, le surpeuplement qui en résulte a exacerbé les problèmes de santé publique.
« Certains de ces camps grandissent à la verticale mais non à l’horizontal », a déclaré Samra, notant que la plupart des structures ont été construites au hasard, trop rapprochées et sans fondations appropriées.
L’étude a révélé une corrélation directe entre les mauvaises conditions de logement et la mauvaise santé :parmi les personnes interrogées, 31% souffraient de maladies chroniques et 24% avaient subi des maladies aiguës au cours des six mois précédents leur interview.
Les chercheurs ont également constaté un lien étroit entre la pauvreté et la mauvaise santé. Les réfugiés palestiniens vivant au Liban ne sont pas admissibles aux services sociaux, y compris les soins de santé, et une cinquantaine de professions leur est interdit. L’UNRWA et l’Organisation internationale du Travail ont fait pression sur le gouvernement libanais pour assouplir les restrictions d’emploi, mais des modifications à la législation du travail entrées en vigueur en août 2010, qui aurait facilité les démarches des réfugiés pour obtenir des permis de travail, sont toujours en attente d’un décret d’application du ministère du Travail.
Selon une autre étude dans The Lancet, également par des chercheurs de l’Université de Beyrouth, 59% des ménages des réfugiés vivent en dessous du seuil national de pauvreté, 63% ont rapporté une certaine insécurité alimentaire, tandis que 13% étaient en insécurité alimentaire grave. Seuls les plus pauvres – environ 13% – remplissent les conditions requises pour les rations alimentaires et les petits dons en espèces de l’UNRWA.
La combinaison d’une mauvaise nutrition, de conditions de vie insalubres et des sentiments de désespoir multiplie « toutes sortes de maladies», a déclaré Samra.

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