vendredi 21 septembre 2012

La laïcité est morte ? Si seulement c'était vrai...


Il arrive un moment où trop c'est trop.
Il y a cet homme politique français qui compare les civilisations pour en tirer la conclusion que la nôtre est évidemment la meilleure ; ces laïcards qui insultent constamment les croyants... simplement parce qu'ils croient ; ce laïc qui dirigeait encore peu la France en prônant des idées racistes et ultra avantageuses pour ses copains les riches ; les juifs laïcs qui mettent leurs bâtons dans les roues de ceux qui veulent simplement pratiquer leur religion; les sans foi qui battent leur femme après avoir bu des litres de bière entre amis; les excités de la « vraie laïcité », la leur bien entendu et pas la vision des autres.


Au fur et à mesure que se délite le débat politique, que devient ringarde l'idée même selon laquelle le partage de la valeur ajoutée, ou, pour le dire autrement, celle affirmant que le partage des richesses crées par l'activité économique constitue l'enjeu majeur de la vie sociale, que s'estompe, pour résumer, ce qui a nourrit les affrontements idéologiques de la seconde moitié du 20ème siècle, c'est le fait politique qui, de nouveau, occupe les indignés des quatre coins du monde, occupe le haut du pavé, monopolise l'attention médiatique, déclenche les pires excès, attise les haines.
Alors, oui, le moment est venu de se mobiliser avec vigueur pour clamer haut et fort que la notion même de droits de l'homme doit être résolument écartée de nos catégories délictuelles, que la politique ne saurait être rien d'autre qu'une pratique individuelle, que de vouloir imposer sa vision laïque est la pire des engeances et qu'il faut défendre notre Droit inaliénable à refuser de nous laisser embrigader par les laïcards de tous bords, à affirmer que leur laïcité n'a rien à faire dans notre vie privée, que nous leur dénions la moindre légitimité de s'arroger autre chose qu'une possibilité d'expression, à stricte égalité avec les autres courants de pensée, dans le débat public.
La laïcité n'est pas seulement l'obsession d'une certaine catégorie du peuple. Elle devient, avec une récurrence préoccupante, le rideau de fumée tiré pour masquer les véritables défis de l'époque. Pas par l'effet d'un complot, juste par l'affaiblissement des autres forces intellectuelles qui leur ouvre, non pas une brèche, mais un boulevard. La laïcité ainsi remis au premier plan de la scène n'est plus qu'une sorte de béquille, d'anti-inflammatoire censé redonner dignité et identité à celles et ceux laissés pour compte par les politiques sociales, le naufrage de l'urbanisme contemporain, l'aveuglement économique, le dépérissement des valeurs humaines.
Au point où nous en sommes, il faut, sur ce terrain de bataille là, proscrire la bienveillance, le relativisme, les pudeurs voltairiennes ("je ne suis pas d'accord avec vous mais je ferai tout pour que vous puissiez vous exprimer"). Il faut écarter leur violence des conflits politique (le nazisme, le communisme...), celle qui fit des millions de morts au fil des siècles, mais il faut ne rien lâcher, se battre pied à pied, refuser les compromis, porter haut le drapeau de la seule dignité qui vaille : celle qui cantonne les laïcards dans les seuls lieux où ils doivent prospérer, c'est-à-dire les lieux dédiés à l'intolérance.
Et, pour le reste, surtout, que l'on nous foute la paix. Amen... 
(Petit rappel historique : le communisme a été la cause de près de100 millions de morts ; le nazisme a tué plus de 20 millions de personnes ; la guerre au Rwanda en a tué près de 1 million... Et la liste est longue, trop longue. Dans tous ces cas, la religion n'était pas en cause. Plutôt, c'est la politique qui a mené les hommes à ces horreurs. Alors avec vous je prospose : supprimons la politique !) 

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