mardi 11 septembre 2012

Grande nouvelle : le peuple juif existe !

« Élucubration : Production déraisonnable, absurde, issue de recherches laborieuses ; divagation, extravagance : On ne peut pas prendre au sérieux ses élucubrations. » (Dictionnaire Larousse)

Je pensais à cette définition en lisant quelques commentaires surprenant à propos d'un billet récemment publié par Christian Delarue sur le site Médiapart. Dans ces commentaires l'idée suivante est défendue : le peuple juif n'existe pas ; plutôt, il est un pure invention de l'imagination humaine.

Dans notre vie tourmentée, il nous arrive de nous trouver dans des situations étonnantes et de devoir faire des choses encore plus surprenantes. Avoir besoin d'expliquer à une tierce personne que le peuple juif existe fait partie de ces choses.

Pour tous ceux qui ne désirent pas vraiment perdre leur temps, je leur déconseille de lire mon billet. Pour les autres, ils peuvent lire toutes les encyclopédies qu'ils désirent, consulter n'importe quels ouvrages à propos de l'histoire de ce monde (entre autre : celle de Proche-Orient) ou de lire mon billet dans lequel je rappelle que le peuple juif existe.

Plutôt que de me livrer à un exposé long et fastidieux, je reprends quelques commentaires publiés dans l'article de Christian Delarue et j'y ajoute mes explications.


« Être antisémite n'est pas être contre les Juifs, mais contre les Hébreux, même contre ceux qui, par exemple, sont devenus athées. "Juif", c'est une religion. "Hébreux", c'est un peuple ethnique défini par sa langue, et non pas par sa confession. »

Avez-vous déjà entendu une personne crier: « Sale Hébreux ! » ou « À mort les Hébreux ! » ? Il me semble qu'il est plus probable d'entendre : « Sale Juif ! » ou « À mort les Juifs ! » Ainsi, dans notre façon habituelle de parler, nous disons qu'être antisémite, c'est être « hostile aux juifs » (Le Larousse). Certes, chacun a la possibilité d'inventer la langue qu'il ou elle désire, mais si nous désirons parler une langue commune, il me semble important d'utiliser les mots selon le sens que les dictionnaires en donnent.

 « Ce qui est potentiellement dangereux politiquement dans le judaïsme, sur un plan politique, c'est la notion de "peuple élu" (à quoi répond la notion de "terre promise"), c'est à dire de "peuple élu par Dieu"… »

Je ne comprends pas la logique de mélanger la politique avec un concept religieux. La même personne nous dit qu'il faut faire la différence entre les deux, puis mélanger ces deux concepts quelques lignes après. La notion de « Peuple élu » est religieuse et que je sache, les sionistes n'ont jamais été connus pour leur grande piété. Si les sionistes ont désiré à un moment donné « retourner sur leur terre », c'est bel et bien parce qu'ils y étaient à un moment donné (même si, je vous l'accorde, cela commence à dater un peu). Il n'y a donc aucune dimension religieuse dans l'objectif sioniste.

D'ailleurs, les juifs orthodoxes refusent de servir dans l'armée israélienne et si vous désirer en insulter un, dites-lui qu'il est sioniste ! Il est donc ironique de mêler les deux.

« Contrairement à ce que prétendent les Chrétiens et les Musulmans, le Dieu des Juifs n'est pas le Dieu unique (...) Les Chrétiens et les Musulmans, eux, prétendent qu'il n'y a qu'un seul dieu, ce qui signifie que les autres dieux ne sont rien, qu'ils sont faux, qu'ils sont illusoires, ce dont ces fidèles se donnent chacun mission de convaincre les autres, tous les autres, tous ceux qui, à tort, prêtent foi à de faux dieux.  Lorsque tu fais partie d'un "peuple élu", inutile de convaincre quiconque de croire à ton dieu s'il n'y croit pas déjà, puisque ce dieu n'a pas être celui d'un autre peuple que le tien. Dieu s'est choisi un peuple, une fois pour toutes. Ou tu en fais partie, et tu dois croire en Lui. Ou tu n'en fais pas partie, et tu peux bien croire à n'importe quoi : ce n'est pas le problème d'un fidèle juif. »

Ceci est faux. Si l'on parle de religion monothéiste dans le cas de ces trois religions, c'est bien qu'il s'agit du même Dieu. La différence fondamentale entre le Judaïsme et les autres religions et qu'aucune pression – ni chasse aux sorcières – est organisée pour « convertir » les autres. Dans les écrits juifs il existe des commandement pour les non-juifs, mais les juifs ne les forcent pas à les suivre (ce qui en fait est plutôt sympathique, non?)

Dans les écritures juives, il est fait mention de sept commandements que les non-juifs doivent suivre, mais s'ils ne le veulent pas, cela est effectivement de leurs responsabilité. Par rapport à la Charia, je trouve ce programme plutôt tolérant !

« De la notion de "peuple élu" à l'abjection de "race supérieure", il me semble qu'il n'y a pas beaucoup de distance. »

Il s'agit-là d'une erreur grave. Dans la mesure où la notion de « peuple élu » est religieuse, il ne peut pas s'agir de racisme. Soit on adhère à cette idée et on peut se convertir, soit on y accorde aucune importance... et on n'a rien à changer à sa vie ! Le racisme est différent : si on n'aime pas les noirs, les arabes (ou qui vous voulait), ces pauvres gens ne peuvent rien faire pour changer et ce faire aimer.

Pour conclure, il serait bon de ne pas penser que nous détenons le droit de dire à propos d'un groupe d'individus s'ils représentent un peuple ou non. D'où ce droit nous serait-il donné ? Je trouve plus sage de laisser les gens se définir comme ils l'entendent. De plus, si l'on fait référence au peuple juif, ces gens-là se définissent comme tel depuis plus de 2 000 ans. N'est-ce pas suffisant pour leur donner notre "approbation"?

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