lundi 24 septembre 2012

Israël, des crimes et des mensonges


Mentez, mentez : il en restera toujours quelque chose
Dans ma tentative régulière de répondre à la question : « Peut-on critiquer Israël ? » et celle de faire la différence entre d'une part les critiques non seulement autorisées mais souhaitées à l'encontre de l'État juif car constructives et d'autre part, les critiques inacceptables – car pouvant être soupçonnées d'antisémite – j'examine dans cet article une attitude habituelle chez eux qui formulent des critiques du second type : le mensonge et la calomnie.
« Israël condamné pour crimes de guerre », « Israël accusé de crimes contre l'humanité », etc. Voici ce qu'on entend régulièrement sur les tribunes où l'État d'Israël est mis en accusation. Les discours abondent contre un État accusé de tels crimes et qui semble se placer au-dessus du droit international et bafouer chaque instant les droits des palestiniens.
Pourtant, la vérité est autre : jamais l'État d'Israël n'a été accusé de tels crimes, ni de guerre et encore moins contre l'humanité. Alors pourquoi tant de mensonges ? Pour quelle raison inventer des décisions de justice qui n'ont jamais vu le jour ?
Un mensonge bien orchestré
Lorsque nous disons une contre-vérité, deux possibilités existent : 1) nous commettons une erreur ou 2) nous mentons. La première possibilité ne présente pas réellement de problème ; de fait, nous pouvons tous nous tromper... aussi longtemps que personne ne nous présente la réalité.
La deuxième possibilité est plus difficile à expliquer. Pour quelle raison devrions-nous mentir en connaissance de cause ? N'étant pas habitué du mensonge, je ne peux pas répondre pour ces personnes. Libre à chacun de leur poser la question. Pour ma part, le mensonge qui vise l'État d'Israël doit être comparé à une forme d'antisémitisme.
Revenons donc aux accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qu'aurait commis l'État d'Israël. Ni l'ONU, ni la Cour Internationale de Justice n'ont jamais été saisis par une demande d'enquête pour de telles accusation contre Israël. Si je me trompe, qu'on me le dise !
Il est exact que certaines interrogations ont été quelques fois posées par rapport au comportement de l'État juif. Le cas le plus récent – et sans doute le plus étoffé – est celui du rapport Goldstone publié en septembre 2009. Ce rapport – initié par l'ONU – devait étudier les éventuelles « violations de la loi internationale des droits de l'homme (…) qui auraient pu être commises durant l'opération militaire conduite à Gaza (par l'État d'Israël) » (page 5).
Bien sûr, cette enquête fut menée en enquêtant sur les actions israéliennes envers les palestiniens et les actions palestiniennes envers les israéliens. Justice et impartialité obligent. Le résultat fut clair ; du côté israélien, le comité estima que « from the facts available to it, the Mission is of the view that some of the actions of the Government of Israel might justify a competent court finding that crimes against humanity have been committed. » (p. 25)
Également, du côté palestinien, il fut écrit que « the Mission has determined that the rockets and, to a lesser extent, mortars, fired by thePalestinian armed groups are incapable of being directed towards specific military objectives and were fired into areas where civilian populations are based. The Mission has further determined that these attacks constitute indiscriminate attacks upon the civilian population of southern Israel and that where there is no intended military target and the rockets and mortars are launched into a civilian population, they constitute a deliberateattack against a civilian population. These acts would constitute war crimes and may amount to crimes against humanity. » (p.32)
En résumé – et en français – le comité d'enquête estima que tant du côté israélien que du côté palestinien, certaines actions avaient été menées qui pourraient être comparées à des crimes de guerre et-ou des crimes contre l'humanité. Pour cette raison, le comité recommandait à l'ONU de transmettre son rapport à la Cour Internationale de Justice qui pourrait – le cas échéant – porter les accusations contres Israël et-ou les autorités palestiniennes (p. 546).
Un rapport souvent cité
Sans aucun doute, ce rapport est la source la plus souvent citée par les groupes palestiniens – et par les militants de cette cause – afin de prouver qu'Israël a été accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Dans les textes que je publie à propos du conflit entre israéliens et palestiniens, cette accusation est souvent citée dans le but de dresser une image d'un État juif monstre et sans retenue.
Pourtant, le comité qui à rédigé le rapport Goldstone n'était pas une cour de justice et il ne pouvait donc pas prononcer d'accusations formelles. Cette subtilité n'entre pas dans la vision des groupes palestiniens – ni des militants de cette cause – qui préfèrent accuser faussement l'État juif de crime qu'aucune cour de justice n'a confirmé.
De plus, le rapport était aussi incisif à l'encontre de l'État d'Israël que des autorités palestiniennes. Ainsi, pour quelle raison les groupes palestiniens – et les militants de cette cause – mentent régulièrement en accusant Israël, tout en restant silencieux contre les autorités palestiniennes ?


Voici la situation incroyable que ces groupes inventent : accuser Israël de crimes dont cet État n'a pas été accusé et laisser sous silence les mêmes crimes que les autorités palestiniennes auraient pu commettre ! Où se trouve l'honnêteté intellectuelle de ces groupes et de ces individus ? Comment peut-on les prendre au sérieux lorsqu'ils crient leur innocence de toute forme d'animosité envers l'État juif ou d'antisémitisme ?
Les suites du rapport Goldstone
Suite aux recommandations du rapport, un comité d'experts indépendants (sous la direction du juge américain Mary McGowan Davis) fut formé par l'ONU. Ce comité examina toutes les éventuelles accusations portée à l'encontre de l'État d'Israël et des palestiniens et parvint à la conclusion qu'Israël avait mené des enquêtes adéquates dans tous les cas, tandis que le Hamas n'avait pas mené la moindre enquête (« Israel has dedicated significant resources to investigate over 400 allegations of operational misconduct in Gaza” (p. 21) while “the de facto authorities (i.e., Hamas) have not conducted any investigations into the launching of rocket and mortar attacks against Israel. » p. 23)
D'autre part, le 2 avril 2011, le juge publia un article dans le Washington Post dans lequel il revenait sur la plupart des accusations portées contre Israël (« Although the Israeli evidence that has emerged since publication of our report doesn’t negate the tragic loss of civilian life, I regret that our fact-finding mission did not have such evidence explaining the circumstances in which we said civilians in Gaza were targeted, because it probably would have influenced our findings about intentionality and war crimes. »)
Voici des extraits de cet article : « J'ai toujours précisé qu'Israël – comme les autres nations souveraines – possède le droit de se défendre, ainsi que ses citoyens (…) Un aspect de notre rapport qui n'a pas été suffisamment relevé est que pour la première fois, des actes illégaux de terrorisme de la part du Hamas ont été (...) condamnés pas l'ONU. J'espérais que notre rapport (le rapport Goldstone) (…) permettrait de voir l'apparition d'un équilibre plus évident de la part du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU dont l'histoire a révélé – au-delà du doute – un parti pris négatif envers Israël. (...) »
« Certains pensaient qu'il était absurde d'attendre du Hamas – une organisation dont l'objectif est de détruire l'État d'Israël – de mener des enquêtes à propos de ce que nous pensions pouvoir être des crimes de guerre. (…) Malheureusement, cela ne fut pas le cas Des centaines de missiles ont été envoyés (par le Hamas) sur des cibles civiles israéliennes (…) et le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU devrait condamner ces actes d'une façon énergique. »
Conclusion
On se méprend souvent sur mes intentions. Pourtant, elles sont claires : défendre la cause palestinienne sans m'approcher de l'antisémitisme ; désirer l'indépendance de la Palestine, sans mettre en danger l'État d'Israël. Je suis toujours surpris de constater que de telles intentions puissent déranger !
Mentir est honteux. Lorsque les accusations que nous portons sont mensongères, nous perdons toute crédibilité. Les palestiniens et les militants de leur cause qui déclarent qu'Israël a été accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, mentent. Ils le savent et je le déplore.
En même temps, le silence que gardent ces mêmes personnes à propos des éventuels crimes commis par les autorités palestiniennes (ceux décrits dans le rapport Goldstone) est plus que troublant. Pour quelle raison une telle différence ? D'un rapport qu'ils présentent comme accusateur envers Israël, ils s'avèrent que le juge Goldstone est revenu sur ses décisions, tout en maintenant ces accusations envers le Hamas. Renversant !

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